Lum’en, Laurent Genefort

Doc couve Lum'enTitre : Lum’en

Auteur : Laurent Genefort

Editeur : Le Bélial’

Année : 2015

313 pages

L’histoire : Garance est la seule planète habitable d’un lointain système solaire. Sur plusieurs générations, on va suivre le développement et le déclin de la colonisation de cette planète.

Ce que j’en pense : A part le court Sang des immortels, je ne me suis jamais véritablement approché de l’œuvre de Laurent Genefort. C’est peut-être le monumental Omale qui m’a fait peur.

Lum’en est composé de six nouvelles qui permettent de suivre l’évolution de la colonisation humaine sur la planète Garance. La présence humaine passe rapidement de la colonie légère à la colonie lourde. Mais la nature humaine ne changeant jamais, la colonie perd rapidement de son importance et de son intérêt lorsque les conflits se multiplient.

Ces courts récits permettent à Laurent Genefort de pointer du doigt les multinationales prédatrices avides de s’accaparer des ressources, les croyances religieuses qui empêchent de voir la réalité des choses, l’exploitation à outrance des ressources sans respecter l’environnement.

Entre les nouvelles s’intercalent des passages sur Lum’en, entité vivant dans Garance et qui plusieurs fois cherche à entrer en contact avec les humains. Ces échecs prouvent que certaines fois l’homme rate l’essentiel.

Alors pour 2016, je vais essayer de rentrer un peu plus dans l’oeuvre de Laurent Genefort car il y a à la fois matière à dépaysement et à réflexion.

 

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Prix Julia Verlanger 2015

Le label N, Jess Kaan

le label nTitre : Le label N

Auteur : Jess Kaan

Editeur : L’atelier Mosésu

Année : 2013

258 pages

L’histoire : Luc Mandoline est croque-mort. Alors qu’il effectue un remplacement dans le Pas de Calais, il doit s’occuper du corps d’un homme déguisé en femme. Il va découvrir un monde de mensonges, de manipulation lorsqu’il va chercher à comprendre les zones d’obscurité entourant la vie du mort.

Ce que j’en pense : L’Embaumeur est un personnage de série comme Le Poulpe, des règles à respecter, de nombreux auteurs et une descente dans les travers de  la société.

C’est sûr que l’idée d’un croque-mort itinérant peut paraitre étrange mais c’est une fonction qui peut permettre d’être en contact avec une certaine réalité, avec des comportements transformant des personnes lorsque la mort est là.

Et puis l’Embaumeur n’est pas sans ressources, ancien légionnaire, des amis aux talents diversifiés et utiles. Mandoline est aussi très bien servi par le style sans fioritures et sans concession de Jess Kaan. C’est cru et direct, certaines scènes, certains dialogues, sont de véritables coups de poing en pleine figure. Les premières pages où Kaan décrit la région sont marquantes et tellement vraies quand on la connait.

Je trouve juste dommage d’avoir eu l’impression que le dénouement était vite plié, peut-être l’obligation  de faire tenir le récit dans un nombre de pages limité.

Le label N est un polar réaliste qui se lit en une seule fois car il y a un attrait pour cette part malsaine de certains personnages.

Dans le texte : L’inscription du bassin minier et de ses valeurs au patrimoine mondial de l’Unesco avait renforcé une nostalgie latente ici et dans toute la ceintures des communes rouges où le bleu marine affleurait désormais comme une alternative aux illusions dévoyées. Reconnaissance d’une classe ouvrière broyée ces dernières années à coup de plans sociaux, de conditions de vie dégradées, d’une précarité de plus en plus présente, de choix politiques désastreux, cette nomination avait l’insigne avantage d’exacerber la fierté d’une région à la dérive, faute de guérir ses maux.

Tourisme…Préservation de l’identité.. Patrimoine restauré. Le Louvre-Lens avec deux L majuscules à défaut de celle de l’envol : les perspectives développées par les médias faisaient -rêver. Mais dessinaient-elles l’avenir ?

Stormbringer, Michael Moorcock

strombringerTitre : Stombringer

Auteur : Michael Moorcock

Editeur : Pocket

Année : [ 1977] 1984

249 pages

L’histoire : Les Jeunes Royaumes ont pu se développer. Elric profite d’un sursis en compagnie de sa femme. Mais le Chaos et la Loi rassemblent leurs armées pour un dernier combat qui va décider du destin du monde. Elric, au service du Chaos, va se retrouver à lutter contre ses anciens maitres. Pour un combat au dénouement tragique pour Elric et ses compagnons.

Ce que j’en pense : Stormbringer est le dernier volume des aventures du guerrier albinos Elric. Enfin le dernier que j’accepte de lire car le neuvième n’apporte rien au cycle.

Si seulement tous les autres épisodes avaient pu avoir cette qualité épique, cette densité des événements et des informations.

Ici on a clairement la distinction entre le Chaos et la Loi, le deux grandes forces qui dominent et régissent le monde d’Elric. Je ne vais pas faire de rapport encyclopédique mais avec ce huitième épisode j’ai eu l’impression en fin d’appréhender les règles du monde d’Elric.

On se retrouve dans un bon roman de dark fantasy : des combats épiques et monstrueux, des créatures démoniaques, des destins tragiques. Un bon roman pour finir la saga d’Elric avec panache.

Dans le texte :

–  Non, gémit-il. Oh non pas mon âme ! Non ! Ses yeux s’agrandirent et furent traversés d’un éclair de folie. Stormbringer repue, Elric la retira du cadavre. L’homme ne lui avait inspiré aucune sympathie.

-Ton âme était, de toute façon, destinée à l’enfer, dit-il d’un ton léger. Au moins aura-t-elle servi à quelque chose.

Lady Spitfire (3 tomes)

lady spitfire 1Titre : Lady Spitfire

Scénario : Sébastien Latour

Dessin : Maza

Editeur : Delcourt

Année : 2012-2013

 

L’histoire : Fille d’un as de la Première guerre mondiale, Laure Chevalier ne vit que pour pouvoir voler. Lorsque la la France entame sa débâcle en 1940, elle s’enfuit en Angleterre. Elle réussit à intégrer un escadron de chasse en se faisant passer pour un homme. Mais elle doit lutter sur deux fronts : dans les airs contre les Allemands et au sol contre les préjugés des autres pilotes et de la hiérarchie.

Ce que j’en pense : Voilà quelque temps que je ne m’étais pas remis dans une série sur l’aviation. C’est surtout les couvertures dessinées par Manchu (le maitre ) qui m’ont décidées.

lady spitfire 2On retrouve une héroïne plongée dans un monde très masculin : le milieu de l’aviation en temps de guerre. Sa situation nous permet de redécouvrir l’organisation des rapports entres les deux sexes pendant la Seconde guerre mondiale.

Mais une fois que Laure a trouvé sa place et est acceptée par les membre des son escadron, on a droit a de belles batailles aériennes avec des pilotes héroïques et simples qui ne veulent que défendre leur pays. Il y a même un passage particulièrement touchant d’un hommage de la population locale à un des pilote décédé en mission.

Je regrette juste que le troisième volet soit construit sur la base de flashbacks un peu alarmistes sur le sort de Laure. Ça casse le rythme et puis ça déçoit quand on arrive à la fin.

lady spitfire 3Lady Spitfire est une bonne série haletante avec une héroïne qui réussit à réaliser son rêve et qui réussit à prouver qu’elle peut faire autant de choses qu’un homme voire même mieux.

Le genre d’héroïne que j’aimerais voir plus souvent en BD, elle réussit grâce à ce qu’elle sait faire et non grâce à son physique.

Sukran, Jean-Pierre Andrevon

sukranTitre : Sukran

Auteur : Jean-Paul Andrevon

Editeur : Denoël

Année : 1989

250 pages

L’histoire : Rolland Cacciari est un soldat démobilisé après une guerre de croisade anti-islamique menée par des Etats européens.Sans travail il vivote dans la rue jusqu’à ce qu’il se voit proposer un poste de vigile dans une entreprise qui cache un trafic ignoble d’êtres humains.

Ce que j’en pense : Deuxième roman d’Andrevon que j’ai lu en 2015. On y retrouve les mêmes ingrédients que dans le Travail du Furet. Un héros désabusé qui raconte ses aventures, une société inégalitaire et raciste, des dialogues avec un humour cru et décapant.

Quand on voit le nom des trois parties composant le roman, il n’y a pas de grande surprise dans l’évolution de la carrière de Roland : gravir des échelons avant de découvrir la vérité et tourner casque.

Par contre la société décrite en 1989 est très proche de la société dans laquelle nous vivons. Bien sûr cela se base sur le choc des civilisations cher à Huntington, qui a pu perdre de sa pertinence pendant quelque temps. Mais avec l’omniprésence de l’EI dans le paysage médiatique on retrouve cette confrontation entre blocs culturels. On retrouve une société raciste, séparée, qui refuse de s’ouvrir aux autres, pas si éloignée de celle d’aujourd’hui.

Il y a vingt cinq ans, Sukran était un roman d’anticipation, aujourd’hui il serait un roman presque réaliste.

Dans le texte :

« – Un nouveau de Gaulle ? Un nouveau Jean Moulin ? Ou un nouveau Mendès-France ? Plus près de nous dans l’histoire, je vois pas…

– Dis donc, Cacciari ! Tu connais quand même des noms, on dirait. C’est l’école, ou c’est que tu as porté un petit intérêt à la politique entre trois et cinq ans ?

– Dis donc, Farouan, tu as un certain humour, pour un arbi…

– C’est la fréquentation des Caucasiens, mon frère. On apprend nous aussi. Nos ancêtres les Gaulois…C’est comme ça qu’on en vient à s’intéresser à la politique intérieure française. Parce que la politique extérieure, il n’y a jamais eu besoin d’aller la chercher, elle est venue à nous. « 

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Grand Prix de l’Imaginaire 1990

Challenge ABC Imaginaire 2016

Pour 2016, j’avais pris comme résolution de ne plus me lancer dans des challenges parce que ça prend du temps. En cours il y a le chalenge PLI qui court jusqu’à la fin de l’année. Mais il faut que je tombe sur le challenge ABC Imaginaire 2016 organisée par Marijuliet. Il est ouvert depuis novembre, comme quoi je passe moins de temps sur les blogs, je vois moins de choses.

ABC imaginaire 2016

Le principe est toujours simple : lire 26 livres en respectant le principe une lettre, un auteur. Mais bien sûr il est possible de faire quelques adaptations.

Voici ma liste  faite à partir des livres de ma PAL :

A – Anderson, Poul – Barrière Mentale (SF)

B – Bordage, Pierre – Les derniers hommes (post apo)

C – Corey, James S.A. – L’éveil du Léviathan (space opera)

D – Dick, Philip K. – Le maitre du Haut Chateau (uchronie)

E – Elliott, Kate – Le dragon du roi (fantasy) ebook

F – Forstchen, William R. – Le régiment perdu (fantasy)

G – Geha, Thomas – Alone intégrale (post apo)

H – Hadelman, John – La guerre éternelle (science fiction)

I – Priest, Christopher – Les Insulaires (SF) Tricherie 1

J – Jaworski, Jean- Philippe – Gagner la guerre (fantasy)

K – Katz, Gabriel – Le puits des mémoires (fantasy)

L – Leckie, Ann – La justice de l’ancillaire (science fiction)

M – Martin, G.R.R. – Le trône de fer intégrale 3 (fantasy)

N – Niogret, Justine – Gueule de truie (post apo)

O – Ouali, Nabil – La Voix de l’empereur 2 (fantasy)

P – Platteau, Stefan – Manesh (fantasy)

Q – Queyssi, Laurent – Comme un automate dément reprogrammé à la mi-temps (SF)

R – Robinson, Spider et Jeanne – La danse des étoiles (science fiction)

S – Spinrad, Norman – Ces hommes de la jungle (science fiction)

T – Tuttle, Lisa – Les chambres inquiètes (fantastique)

U – Utopiales 2013 tricherie 3

V – Vinge, Joan D. – La reine des neiges (science fiction)

W – Wolfe, Gene – La cinquième tête de cerbère (science fiction)

X – Anthologie Appel d’air 2 (SF) ebook

Y – Albar, Ludovic – Yellowstone (anticipation) tricherie 2

Z – Zelazny, Robert – Seigneur de lumière (SF)

Anti-glace, Stephen Baxter

anti-glaceTitre : Anti-glace

Auteur : Stephen Baxter

Editeur : Le Bélial’

Année : [1993] 2014

270 pages

L’histoire : L’anti-glace est une matière au pouvoir énergétique important. Découverte par les Anglais au Pôle Sud, elle leur permet d’assurer un leadership mondial incontesté. Ce qui ne fait qu’accroitre les tensions entre le Royaume-Uni, la France et la Prusse.

Diplomate un peu couillon, Ned Vicars est sur le continent pour l’inauguration d’une des machines mues par l’anti-glace. Il se retrouve bloqué dans un engin volant qui va quitter l’atmosphère terrestre en direction de la Lune.

Ce que j’en pense : Le steampunk est un genre que je n’ai pas l’habitude de visiter. Avec Anti-glace, on est en plein dedans ou bien ça ressemble à du steampunk.

Parce que question vapeur, c’est plutôt inexistant. On y trouve une matière imaginaire, l’anti-glace, qui sert de combustible dans les matières civiles mais qui sert aussi en matière militaire. Les descriptions des ravages d’un obus à l’anti-glace sont proches de celles d’une bombe atomique.

Le roman est présenté comme un hommage à H.G. Wells et à Jules Verne. Connaissant plus l’œuvre de Verne que de Wells, il est vrai que l’on retrouve des traits communs comme le scientifique irascible aux multiples inventions; le blanc-bec niais, limite bas de plafond; le journaliste ventru aux idées politiques bien arrêtées; le domestique attentionné, serviable et exploité. Ces personnages auraient pu se retrouver dans un roman de Verne.

Par contre en ce qui concerne les inventions scientifiques, avec Jules Verne, je trouvais ça formidable parce que c’était de l’anticipation. Ici avec Baxter ça ne fait pas vraiment rêver. Le paquebot terrestre (mouarf) m’a laissé perplexe, en soi je l’ai trouvé inutile. Mais du côté politique et géopolitique, Baxter est plus percutant. Car avec Verne on restait avec un bon patriotisme franco-français avec l’éternel ennemi allemand. Baxter a plus de recul sur l’époque ce qui lui permet de nous présenter un confrontation entre un anarchisme pacifiste et un libéralisme démocratique porté vers le bellicisme patriotique.

Anti-glace est un roman qui se trouve à cheval sur des genres différents mais qui ne va jamais au bout des choses. Mais mis à part ce défaut, il est un divertissement satisfaisant pour les vacances.

Utopiales 15

utopiales 15Titre : Utopiales 15

Auteur : Collectif

Éditeur : Actu SF

Année : 2015

400 pages

Ce que j’en pense : L’anthologie des Utopiales de cette année a pour thème Réalité(s). Thème qui est très, trop large.

Alors on se retrouve avec des nouvelles, de qualité il n’y a pas à dire, qui couvrent un large champ de l’imaginaire.

On a de la fantasy historique de Del Socorro, on a du fantastique en rapport avec l’adolescence et certaines de ses erreurs, on a de la robotique et de la réalité virtuelle, des vallées où le temps passe plus lentement, des alcooliques aux paris bien barrés, des ex-pilotes soviétiques qui ont croisé des extra-terrestres.

Réalité(s) recouvre(nt) de nombreux thèmes mais ce qui reste le plus important c’est la qualité des écrivains présents et du plaisir qu’on retire à les lire.

Bilan de décembre

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Voilà encore une année de passée. Je ne sais pas pour vous, mais je ne l’ai pas vu passer. A la différence des précédentes, c’était une bonne année. Plein de bonnes choses sont arrivées et il était temps.

Ce mois de décembre a été fourni en lectures, huit livres lus : Morwenna, L’homme doré, Les barreaux de l’Eden, Utopiales 15, Anti-glace, Sukran, Stormbringer, Le label N. Il y en a eu quatre sur une semaine de vacances je le précise.  Seulement deux ouvrages sont entrés ce mois-ci : La justice de l’Ancillaire d’Ann Leckie et L’Eté de l’infini de Christopher Priest. Ce qui me permet de finir l’année qu’avec 130 livres dans ma PAL.

En décembre je suis allé plusieurs fois au cinéma, je reprends des habitudes d’étudiant.

films dec 15

Spectre : Un film que j’étais presque sûr d’aller voir quand j’ai appris quand il sortait. Mais il n’aurait peut être pas fallu avoir trop d’espérances. On retrouve Bond une quatrième fois embringué dans une histoire de vendetta. Ça devient famélique question scénario même si des éléments auraient pu être intéressants (la naissance de Blofeld). Et puis ça cumule tous les clichés jamesbondesques, pour moi c’est un héros qui peine de plus en plus à se retrouver en phase avec le monde dans lequel il vit malgré ce que peuvent nous assurer les producteurs.

Au cœur de l’océan : Un film que je suis allé voir pour remplir un vendredi aprèm. Je n’attendais pas grand chose mais c’est celui qui m’a fait le plus plaisir ce mois-ci. Bien sûr c’est hollywoodien, plein de bons sentiments mais il y a aussi de belles images et des séquences assez fortes.

Star Wars, épisode VII : Le réveil de la force : Le tant attendu de puis très longtemps, un peu comme tout le monde. Mais ça a mal commencé quand tu crois réserver des places VO et que le site est buggué. Déception de te prendre une VF douloureuse. D’accord j’ai été content de retrouver les personnages de la trilogie, de découvrir de nouveaux personnages qui peuvent porter l’esprit Star Wars. Mais que dire du scénario qui n’est qu’un copié-collé de l’épisode IV ? Que dire des incohérences relatives à la Force ? Que dire de J.J. Abrams qui fait du Star Trek et du Star Wars ? On va vers l’uniformisation des univers ? Franchement pour l’épisode VIII ils ont intérêt à se bouger s’ils ne veulent pas que ça ressemble à un blockbuster ayant vraiment beaucoup de moyens.