La Promise des Monarchies de l’ombre, Olivier Lusetti

la promise des monarchies de l'ombreTitre : La Promise des Monarchies de l’ombre

Auteur : Olivier Lusetti

Editeur : Fantasy Editions

Année : 2014

235 pages

L’histoire : Dans la Chine Ancienne, l’Empereur est faible. Les rois lèvent des armées pour étendre leur territoire. Les oracles prédisent la fin des temps. Les émissaires du dieu Zargose cherchent à étendre l’emprise de leur maitre sur les consciences humaines. Les jeunes vierges rêvent d’un homme qui leur murmure des mots d’amour.

Ce que j’en pense : J’ai reçu ce roman dans le cadre d’un Masse Critique privilégié mais ça a été une énorme déception.

A aucun moment je n’ai réussi à véritablement rentrer dans l’histoire. Olivier Lusetti crée une galerie de personnages mais ceux-ci suivent leur destin sans qu’aucun lien entre eux n’apparaisse. Il doit y avoir un lien entre toutes ces histoires mais malheureusement à la fin du roman ce lien reste caché voire inexistant.

Il a aussi une volonté de coller à la réalité historique en utilisant des termes chinois et en parsemant les dialogues de considérations philosophiques orientales. Mais cela rend assez vite le récit confus. L’utilisation de noms de lieux perd le lecteur qui ne les connait pas et ce n’est pas avec la misérable carte qu’il va s’en sortir.

En plus du manque d’attrait pour l’histoire, il y a aussi ce style d’écriture plein d’emphase. Je crois que l’on pourrait dire que l’auteur aime s’entendre parler.

Pour finir, une chose qui m’a choqué, car je le rencontre assez rarement dans des romans, ce sont les fautes d’orthographe et de ponctuation. Le pire c’est que ce ne sont pas des fautes difficiles à corriger, alors ce livre a-t-il été relu avant d’être publié ?

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Un animal doué de raison, Robert Merle

un animal doué de raisonTitre : Un animal doué de raison

Auteur : Robert Merle

Editeur : Folio

Année : [1967] 1985

505 pages

L’histoire : Le professeur Sevilla a entrepris de faire parler le langage des hommes à des dauphins. A partir du moment où il va réussir, sa réussite va faire l’objet de convoitises notamment de la part des services de renseignements américains. Alors qu’on lui a enlevé ses dauphins, une explosion atomique détruit un navire américain à proximité des côtes chinoises. Cela provoque un casus belli entre les Etats-Unis et la Chine qui sont  à deux doigts de déclencher la Troisième Guerre Mondiale.

Ce que j’en pense : Un animal doué de raison est un roman dense en idées, même touffu. Robert Merle aborde de nombreux thèmes mais ceux-ci sont disparates et ça donne un goût d’inachevé à l’ensemble du roman.

Il entame le roman sur la question de faire parler le langage humain à des dauphins, animaux qui auraient la capacité de l’utiliser en raison de leur intelligence. Alors on a droit à un cours sur le dauphin, c’est encyclopédique et même si c’est intégré au récit j’ai l’impression que ça prend le lecteur pour un neuneu. 

Ensuite le récit est très tributaire du contexte géopolitique contemporain. La Guerre Froide est bien présente et on a droit à une opposition entre l’Occident (les États-Unis) et l’Est (URSS et Chine). Par contre il y a une certaine acuité quant à la description de la réaction de la population face à la destruction du navire américain. Même s’il devait se baser sur ce qu’il pouvait y avoir eu avec Pearl Harbour, j’ai trouvé qu’il y avait  de grandes ressemblances avec les réactions post 11 septembre. Comme quoi une nation aura à peu près les mêmes réactions face à un tel événement, quelle que soit son évolution historique.

A côté des considérations zoologiques et anthropologiques, il y a les personnages, dont les historiettes amoureuses plombent le récit. On croirait que plutôt que de sauver le monde , ils pensent à leur bas-ventre. En plus, à part Sévilla et Arlette Lafeuille (avec un nom pareil on ne risque pas de la confondre), ils sont assez interchangeables. Ils sont tous grands, beaux et en bonne santé, et on des prénoms bateaux comme Bob ou Peter. Des fois je soupçonne Robert Merle de vouer un culte à l’Amérique, tant ses personnages américains sont parfaits et ne font pas l’objet de critique.

Heureusement qu’il y a Fa et Bi, les deux dauphins, qui apparaissent bien plus complexes que les humains et aussi plus humains.

Un animal doué de raison est un roman longuet, plombé par des luttes intestines entre services de renseignement et hommes politiques, par des histoires de cœur et qui laisse un peu rapidement de côté le rapport entre l’homme et l’animal et la question de la conscience de l’animal.

Des nouvelles du front, Nicolas Chaudun

des nouvelles du frontTitre : Des nouvelles du front

Auteur : Nicolas Chaudun

Editeur : Le Passage

Année : 2014

174 pages

  1. Chez Colette : Ugo, jeune chauffeur dans la Wehrmacht, est emmené dans un bordel parisien par un de ses camarades. Un groupe de résistants assassine les soldats présents. Ugo échappe au massacre grâce à une fille qui le cache. C’est une nouvelle qui nous replonge dans certains aspects de la Seconde Guerre Mondiale. Les personnages existent par la peur, la violence et le mensonge. C’est un peu dommage que la personnalité d’Ugo ne soit pas plus approfondie. Même si la reconstitution historique est immergente, la personnalité des personnages est traitée de manière trop objective.
  2. La Grande Peur : Odon, châtelain un peu parvenu, ouvre son château au public lors des Journées du Patrimoine. Mais la visite, sur un malentendu, va dégénérer et tourner au drame. C’est sûrement l’une des cinq nouvelles que j’ai le plus appréciée. Ici on retrouve la bêtise de la foule face à un homme qui ne comprendra pas ce qu’il lui arrive. Cette incompréhension va entrainer une culpabilité qu’il va devoir supporter tout le long de sa vie.
  3. Un ravissement : Un couple part faire du tourisme en Syrie alors que le pays est encore exsangue du conflit qui le ravage depuis plusieurs années. Cette nouvelle est la plus hermétique du recueil. On a droit à l’opposition entre deux personnalités : l’une très volontaire, trop présente même; tandis que l’autre est effacée, très indolente, qui disparait même mystérieusement à la fin de la nouvelle.
  4. Le festin des cordeliers : Le conservateur d’un musée de curiosités zoologiques part en vrille. Alors on lui adjoint un second mais la cohabitation va être difficile.  Cette nouvelle très longue par rapport aux autres m’a ennuyé. Les deux personnages principaux sont agaçants, ils prennent la tête à tout bout de champ, aucun des deux n’est attachant.
  5. Le courrier de Jasnières :Une femme découvre une lettre de son père où il relate les derniers évènements de sa vie.  Ici on se retrouve en pleine guerre civile, avec ses lettres fratricides, où celui que l’on croit être un ami peut se retourner contre soi. Pour moi, c’est l’une des nouvelles les plus réussies. Ça faisait longtemps que je n’avais pas lu quelque chose d’aussi touchant.

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Les Icariades, tome 2

icariades 2Titre : Les Icariades, tome 2

Scénario : Toni Termens

Dessin : Efa

Éditeur : Paquet

Année : 2001

L’histoire : Clio et Anton ont réussi à retourner au Q.G. d’Anton où ils vont faire l’objet d’un débriefing. Ils vont vite découvrir que les supérieurs d’Anton tiennent un double langage. Alors ils vont vite s’enfuir pour prévenir les tribus de nomades.

Ce que j’en pense : Anton et Clio sont deux personnages pris dans l’engrenage d’une guerre qui les dépassent. Ils auront beau faire, ils ne pourront pas faire grand chose contre. Ils vont se retrouver en opposition avec de nombreux protagonistes. Le personnage d’Anton s’affermit. Clio, quant à elle, est déchirée, son peuple est trahi ceux qui sont censés être plus civilisés. Elle aura beaucoup de ressentiments qui va se traduire par un acte tout à fait tragique.

Les dessins sont toujours aussi intéressants. Les grands paysages sont vraiment beaux. A la lecture de ce deuxième volume je me suis rendu compte que c’était un trait de dessin qui ne ressemblait pas à ce que j’avais pu lire auparavant. Dessin qui accroit l’originalité de la série.

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Le Troisième jumeau, Ken Follett

le troisième jumeauTitre : Le Troisième jumeau (The Third Twin)

Auteur : Ken Follett

Éditeur : Le livre de poche

Année : [1996] 1999

571 pages

L’histoire : Jeannie Ferrami, généticienne à l’Université de Baltimore, mène une expérience sur des jumeaux. Elle va découvrir une paire de vrais jumeaux, avec le même ADN, mais nés de parents différents, à des dates différentes. L’un est étudiant en droit, l’autre purge une peine de prison à vie. Quand l’étudiant est accusé de viol, Jeannie va mener son enquête pour le disculper. Ses recherches vont l’amener à une hypothèse presque improbable : l’existence d’un troisième jumeau.

Ce que j’en pense : Avant d’exceller dans le pavé historique avec Les Piliers de la terre, Ken Follett faisait dans le thriller. Écrit il y a presque vingt ans, Le Troisième jumeau pouvait avoir un aspect précurseur. Mais le lire aujourd’hui, avec tout ce qui a pu être fait sur le thème, ça donne une impression de déjà-lu. Et puis bon ça reste quand même assez léger. Je m’attendais franchement à me retrouver face à un roman hard-science, avec des termes incompréhensibles.

A côté de cela il y a les personnages. Steve Logan, l’étudiant en droit, est celui qui aurait mérité plus d’approfondissement. Quand on se rend compte qu’une majorité de ses jumeaux sont des psychopathes, il y a de quoi se demander si la déviance ne se retrouve pas dans les gênes. Malgré la possibilité de multiples interrogations, Steve reste assez falot. Jeannie Ferrami est un de ses personnages agaçants que je n’avais pas rencontré depuis longtemps. Elle est bourrée de préjugés. Elle a à ses pieds un beau gosse, dingue d’elle, mais comme elle a sept ans de plus que lui elle décrète que ça ne pourra jamais marcher entre eux. Ou bien quand elle rencontre une amie de fac, qui après avoir été enseignante d’anglais et avoir reçu un coup de couteau par un élève, s’est reconvertie en hôtesse de l’air, tout ce qu’elle sait dire c’est « il n’y a pas de mal à être hôtesse de l’air, mais c’est quand même gaspiller vingt-cinq ans d’éducation« . Quelle connasse je me suis dit. Elle n’avait qu’à se prendre un coup de surin, on verrait ce qu’elle ferait après. Quant aux adversaires, ils sont plutôt bien classiques en se fondant sur une relation du type Frankenstein et sa créature. Mais comme ils ont des amis partout, il leur suffit de passer un coup de fil pour que le sale boulot soit fait.

L’existence de clones permet d’avoir des quiproquos chargés de tension mais assez répétitifs quand on arrive à la cinq-centième page.

Le Troisième jumeau est un thriller qui survole le sujet du clonage, avec des personnages pas forcément réussis, avec un suspense présent de temps en temps. Ce n’est pas désagréable à lire mais je m’attendais à mieux.

Le Culte des Ténèbres, tome 1 : Altuna la Sanglante

Le culte des ténèbresTitre : Le Culte des Ténèbres, tome 1 : Altuna la Sanglante

Scénario : Jean-François Di Giorgio

Dessin : Beka Tiberiu

Éditeur : Nucléa

Année : 2003

L’histoire : Une prophétie prédit qu’un Suskan tuera Altuna et sauvera le monde. Sur ce monde il ne reste que deux Suskans : Vendi et Vergan. Ceux-ci sont poursuivis par les sbires d’Altuna. Ils possèdent un disque qui pourrait changer leur destin.

Ce que j’en pense : Cette BD n’apporte rien de bien innovant. C’est assez classique quant à l’idée générale : toujours l’idée d’une prophétie que certains veulent empêcher de se réaliser, d’un amour impossible entre les deux personnages principaux. La méchante, Altuna, est assez énigmatique mais reste trop effacée par rapport à ses sbires.

Les deux personnages principaux sont trop lisses, pleins de bons sentiments, c’est à se demander comment ils vont s’en sortir avec aussi peu de mordant.

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Conan, Robert E. Howard

conanTitre : Conan

Auteur : Robert E. Howard

Editeur : Milady

Année : 2011

506 pages

L’histoire : Conan est un Cimmérien, un barbare venant des provinces du Nord. Il roule sa bosse en tant que voleur, pirate, chef de clan, capitaine de la garde d’un roi, coureur des bois à la recherche de richesses et de trésors. Sur son chemin il va trouver des sorciers, des créatures monstrueuses, des barbares plus bestiaux que lui qu’il n’hésitera pas à trucider.

Ce que j’en pense : A l’occasion du remake de Conan en 2011 par Marcus Nispel avec Jason Momoa, Milady a édité ce recueil des meilleures nouvelles de Conan, ce qui permet d’avoir une vue d’ensemble sur le personnage.

Conan est un personnage forgé pour l’aventure et le combat. « C’était presque un géant par la taille; ses muscles saillaient nettement sous sa peau tannée par le soleil. »

Contrairement aux hommes civilisés, Conan n’a peur de rien et il est quasiment inarrêtable dans le combat.  » Le Cimmérien était un éclair d’acier aveuglant sans cesse en mouvement: les lances étaient déviées par sa cuirasse ou ne rencontraient que le vide. Son épée avait entonnée son chant de mort.. La folie guerrière de sa race l’avait envahi et une brume rouge de fureur démentielle flottait devant ses yeux embrasés! Il fendait des crânes en deux, fracassait des entrailles, et il transforma la scène en abattoir, jonchant le pont d’une horrible moisson de cervelle et de sang.« 

Car avec Conan on se retrouve dans un monde violent, où la folie ne traine jamais loin, Conan apparaitrait à certains moments comme un enfant de chœur. Conan est un personnage assez sombre, qui ne croit pas en grand chose : il sait qu’il n’a pas grand chose à attendre de ses dieux et surtout du premier d’entre eux Crom ; qui est toujours en mouvement, sans attache, motivé par le gain à première vue mais c’est plutôt le plaisir de tuer qui l’anime.

Robert E. Howard peut avoir un style un peu lourd, presque grandiloquent, cela se retrouve surtout dans les descriptions. Le défaut de Conan, c’est son caractère originel : c’est d’être un personnage de pulp. Publié sous forme de nouvelle, il n’évolue quasiment pas. Chaque nouvelle pourrait être vue comme unique car on y retrouve toujours les mêmes éléments.

Si on accepte de se retrouver dans un monde de barbares, violent, sanglant et pessimiste, je crois que Conan, encore peu connu à l’écrit, peut plaire à ceux qui apprécient la fantasy.

« La barbarie est l’état naturel de l’humanité. La civilisation n’est pas naturelle. Elle résulte simplement d’un concours de circonstances. Et la barbarie finira toujours par triompher.« 

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Les Icariades, tome 1

icariades 1Titre : Les Icariades, tome 1

Scénario : Toni Termens

Dessin : Efa

Editeur : Paquet

Année : 2001

L’histoire : Sur une planète différente de la terre, deux faction se préparent à faire la guerre. Un pilote de l’une de ses factions est abattu et recueilli par une tribu de nomades. La tribu va être courtisée par une des factions pour lutter contre l’ennemi.

Ce  que j’en pense : Je ne sais pas bien quoi dire de cette BD. L’essentiel c’est que je ne me qui pas embêté.

Il y a deux personnages principaux : Clio et Anton. La première, issue d’une tribu de nomades, est celle qui a le plus de consistance, d’épaisseur. Même si c’est une fille elle n’hésite pas à faire comme les hommes. Elle n’hésite pas non plus à forcer son destin. PAr contre Anton a plutôt l’air d’un benêt, un peu balourd. On se demande même ce qu’il peut apporter à l’histoire. Son caractère héroïque se réveille un peu trop tardivement. J’espère qu’il prendra de l’ampleur par la suite.

Les dessins et leurs couleurs donnent aux paysages un caractère vivant plutôt rare dans ce que j’ai déjà pu lire. Alors ça donne un planet opera plutôt prometteur.

Sans titre

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Bilan de janvier

Après un mois de décembre plutôt bien fourni, ce mois de janvier a été un peu plus léger. Ma PAL n’a baissé que de deux livres par contre je n’en ai pas acheté de nouveau.

J’ai lu :

– La Chair et l’Ambre d’Audrey Françaix

– IF 837 de Jean-Michel Calvez

– Paulina 1880 de Pierre Jean Jouve

– Le Donjon Rouge de G.R.R. Martin

– Daemone de Thomas Day

Pour ce qui est à venir il y aura Le Troisième jumeau de Ken Follett et un roman de Robert Merle pour entamer un cycle parce que l’on est dans le dixième anniversaire de sa mort, peut-être Un animal doué de raison.

Je devrais recevoir dans le cadre de deux Masse Critique : Des Nouvelles du front de Nicolas Chaudun et La Promise des Monarchies de l’Ombre d’Olivier Lusetti. Donc je vais avoir un mois de février plutôt fourni en lecture.