Bifrost n° 76 : J.R.R. Tolkien

bifrost 76Le dossier : Cette fois ci Bifrost s’intéresse à l’incontournable Tolkien, le créateur du Légendaire dans la Fantasy. Les articles permettent de se rendre compte du travail continuel de Tolkien sur son oeuvre. Bien peu des livres publiés aujourd’hui ont un caractère fini, ce sont des bribes, des fragments, qui auraient dû être retravaillés si Tolkien avait vécu plus longtemps. L’article de Jean-Pierre Jaworski, très riche, très complexe, très pointu étudie l’influence du Seigneur des Anneaux sur le roman en général. Il faut s’accrocher pour cette lecture mais ça vaut vraiment le coup.

Les nouvelles :

Le Récit du Changelin de Michael Swanwick : Un homme raconte comment vingt ans plutôt il a suivi les Elfes et quelle vie il a mené. C’est un récit empreint de tristesse, de regrets mais qui donne envie de découvrir l’oeuvre de Swanwick.

Freud, auteur de Tolkien de Xavier Mauméjean : J’ai eu une expérience malheureuse avec La Ligue des Héros du même auteur. Ici Mauméjean étudie les points communs « étranges » entre la pensée de Freud et l’oeuvre de Tolkien à grand renfort de citations. C’est une nouvelle peut-être érudite mais qui m’a plutôt ennuyé.

Noc-kerrigan de Thomas Day : Dans une contrée celtique, une jeune fille découvre un guerrier enceint d’un dragon. La naissance du dragon va tuer l’homme alors la fille va tout faire pour que les deux survivent même si cela est désespéré. Voilà une longue nouvelle qui oscille entre romance et batailles. C’est un peu dommage que Thomas Day aille plus voir du coté de la romance car il y avait les éléments pour quelque chose d’épique.

Le Retour du Roi, J.R.R. Tolkien

le retour du roiTitre : Le Retour du Roi

Auteur : J.R.R. Tolkien

Édition : Pocket Fantasy

Année : 2006

568 pages

 

L’histoire : Les armées de Mordor menacent Minas Tirith. La seule chance de salut des défenseurs est une intervention providentielle des cavaliers du Rohan. Frodon et Sam s’avancent toujours plus vers la Montagne du Destin pour y détruire l’Anneau Unique.

Ce que j’en pense : Dernier volet de la trilogie, ce roman conclut magistralement la série.

Comme pour les Deux Tours, le récit est divisé en deux parties : d’un côté il y a le récit de la défense de Minas Tirith; de l’autre il y a le dangereux périple de Frodon et Sam.

Ce que je trouve dommage c’est que Tolkien n’ait pas continué à adopter le point de vue des partisans du Mordor.  Alors on ne connait rien des angoisses de Sauron de voir s’enfuir la victoire et se profiler la disparition de l’Anneau.

Mais en restant du côté des hommes, Tolkien laisse une plus grande place aux batailles où tout le monde veut être présent. Au cours de ces batailles, les membres du camp du Bien se caractérisent tous par la réalisation de nombreux actes de bravoure.

Après la victoire, il est temps de reconstruire les Terres du Milieu. La charge va revenir à Aragorn, descendant d’Isildur, héritier du trône du Gondor et la tâche est immense.

Malgré une fin positive, Sauron et Saroumane disparaissent, leurs armées sont mises en déroute, on se rend compte que l’aboutissement n’est pas aussi heureux pour ceux qui ont été très proches de l’Anneau. Les blessures infligées par le Mordor ne guérissent jamais entièrement. Il restera toujours un poids pour ceux qui auront été blessés par une arme du Mordor.

C’est avec regret que j’ai laissé les compagnons de la Communauté de l’Anneau. J’ai dans ma PAL quelques Tolkien, avec cette relecture ils ont remonté dans l’ordre de lecture.

Dans le texte :  » Mais Théoden ne pouvait être gagné de vitesse. Il paraissait emporté par la folie ou la fureur de bataille de ses pères courait comme un nouveau feu dans ses veines, et il était porté par Nivacrin comme un dieu de jadis, voire même comme Oromë le Grand à la bataille de Valar, quand le mond était jeune. Son bouclier d’or, découvert, brillait telle une image du Soleil, et l’herbe flamboyait de vert autour des pieds blancs de son coursier. Car le matin se levait, le matin et un vent venu de la mer: les ténèbres se dispersèrent; les hommes de Mordor gémirent, et la terreur s’empara d’eux; ils s’enfuirent , et moururent , et les sabots de la colère passèrent sur eux. Alors toute l’armée de Rohan éclata en chants; les hommes chantaient tout en massacrant, car la joie de la bataille était en eux, et le son de leur chant, qui était beau et terrible, parvint jusqu’à la cité.« 

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Les Deux Tours, J.R.R. Tolkien

les deux toursTitre : Le Seigneur des anneaux 2 – Les Deux Tours

Auteur : J.R.R. Tolkien

Edition : Pocket

Année : 2005

568 pages

L’histoire : La Communauté de l’Anneau est dissoute. Frodon et Sam, avec l’aide de Gollum, vont tenter de se rapprocher le plus possible du Mordor. Merry et Pippin vont aider les Ents à se révolter contre le pouvoir maléfique de Saroumane. Aaagorn, Gimli et Legolas vont venir en aide à Théoden, roi des rohirrims contre les armées orques.

Ce que j’en pense : Dans ce deuxième volet du Seigneur des Anneaux, j’ai trouvé qu’il y avait plus d’action, même si les batailles sont peu décrites ou rapportées de manière indirecte.

Les membres de la Communauté sont de plus en plus soudés face à l’adversité et leurs ennemis. On sourit quand on voit l’amitié qui se forme entre Gimli et Legolas, membres de deux peuples qui ne s’apprécient guère. Mais trancher des cous d’Orques peut permettre de se faire de nouveaux amis.

Frodon découvre un nouveau guide en la personne de Gollum, personnage inquiétant dominé et habité par la volonté de retrouver l’Anneau.

Dans les Deux Tours, le Mal est plus présent. Tolkien adopte le point de vue ou fait apparaitre plus fréquemment des personnages ayant un lien avec Sauron.

Saroumane malgré sa défaite tente, avec le pouvoir de sa Voix, de séduire les soldats du Rohan. Plutôt qu’utiliser la force, l’utilisation de la parole semble l’un de ses derniers moyens à sa disposition.

Arachné, l’araignée géante se nourrissant de viande d’Orques à défaut d’autre chose, est sûrement la représentation la plus marquante du Mal dans les Deux Tours. Depuis des années elle a accumulé la méchanceté, la rancœur et cela s’est répercuté sur l’aspect de son corps, qui est un archétype de la laideur.

Avec ce deuxième volet, le monde de la Terre du Milieu prend de plus en plus forme (histoire, peuples, bestiaire) mais la lutte pour la liberté est encore à faire car on ne peut se fier à personne tant le pouvoir propre à l’Anneau semble subjuguer les êtres humains qui s’en approchent.

Il ne me reste plus qu’un volume à lire mais je sens qu’il sera dur de refermer le dernier roman et de quitter cette aventure.

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Le Seigneur des Anneaux 1, J.R.R. Tolkien

la communauté de l'anneauTitre : Le Seigneur des Anneaux 1 – La Communauté de l’Anneau

Auteur : J.R.R. Tolkien

Edition : Pocket

Année :  2010

L’histoire : Bilbon, après une vie riche au sein de la Comté, décide de s’en aller. Il lègue ses biens à son neveu Frodon. Celui-ci récupère l’anneau que son oncle avait subtilisé à Gollum. Intrigué Gandalf le Gris va faire des recherches sur cet anneau. Il va découvrir qu’il s’agit d’un anneau magique forgé par le maléfique Sauron.

Sauron que l’on croyait disparu fait son retour et est prêt à tout pour récupérer son anneau pour pouvoir asservir la Terre du Milieu.

Ce que j’en pense : Que dire de plus sur ce premier volet de la trilogie de Tolkien?

Lorsque j’ai entamé la lecture de ce volume, j’avais tout de suite à l’esprit les images du film de Peter Jackson. Mais c’est une erreur car je me suis vite rendu compte combien les deux étaient divergents. A la rigueur le film peut servir de base pour mettre un visage sur les personnages pour ne pas être trop perdu.

Quand on s’est détaché du film, on rentre vraiment dans le monde de la Terre du Milieu. Ici suivre les pérégrinations d’un Hobbit est le moyen pour découvrir ce monde. Pérégrination est le bon mot car pour suivre le voyage de la Communauté de l’Anneau sans se perdre il faudrait lire le roman avec une carte sous la main. C’est même une chose que je pourrais reprocher à Tolkien : le fait de se focaliser sur la description du monde dans lequel évoluent les personnages au détriment de leur psychologie.

Cela mis de côté, j’ai apprécié me replonger pour une troisième lecture dans ce monde. Les phases de combat sont presque inexistantes, par contre les chansons autour d’un feu pour célébrer des héros ou des ancêtres glorieux sont nombreuses. Par cela Tolkien fait de La Communauté de l’Anneau bien plus qu’une œuvre de fantasy cela devient presque une œuvre poétique

Le roman se finit sur la dissolution de la Communauté, peu de chemin semble avoir été fait, tout reste à faire.

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Bilbo le Hobbit, J.R.R. Tolkien

bilbo le hobbitTitre : Bilbo le Hobbit

Auteur : J.R.R. Tolkien

Editeur : Le Livre de Poche Jeunesse

Année : 1980

399 pages

Note : 4/5

L’histoire : Bilbo Baggins, hobbit aspirant à une vie tranquille dans son trou, reçoit la visite du magicien Gandalf. Après lui ce sera celle de treize nains qui partent à la recherche du trésor du dragon Smaug. Malgré de fortes réticences, Bilbo se retrouve embarquer dans l’aventure.

Ce que j’en pense : Quand on par le de Tolkien, on pense au Seigneur des Anneaux (notamment depuis l’adaptation ciné de Peter Jackson), trilogie sérieuse par rapport aux aventures de Bilbo.

Écrit bien avant le Seigneur des Anneaux, Bilbo n’a pas le caractère sérieux ni très fouillé de son successeur.

Mais on retrouve des éléments comme l’anneau unique qui n’est rien d’autre qu’un anneau d’invisibilité et non pas la possession de Sauron ou bien le répugnant Gollum. Ce roman m’est apparu comme une sorte d’ébauche pour le Seigneur des Anneaux.

Lorsque l’on laisse de côté la comparaison avec le Seigneur des Anneaux, Bilbo est un récit de fantasy prenant. On rencontre des nains, ouargues, elfes, trolls, araignées géantes (tiens ça me fait penser aux givrépeires de Skyrim).

On se retrouve avec un personnage qui n’est pas fait pour l’aventure mais qui est plein d’inventivité pour trouver des solutions aux situations périlleuses, qui a toujours du courage alors que ses compères plus aguerris sont démoralisés.

J’ai apprécié que lors de la traduction tout n’a pas été traduit. Ainsi Bilbo est un Baggins et non pas un Sacquet, chose que l’on peut retrouver dans tout ce qui tourne autour de Tolkien.