CIEL 1.0 – L’hiver des machines, Johan Héliot

L’histoire : Dans un futur proche, les humains ont confié au CIEL la gestion de leur eau, électricité, communications. Celui-ci estime que l’humanité est nocive pour la planète. Il met en place un black-out total, prélude à une nouvelle ère dont l’Homme ne fera pas partie.

Ce que j’en pense : Dans ma bibliothèque, il semblerait que les rayons ados soient mieux fournis que ceux du secteur adulte. En tous cas j’y trouve plus facilement des nouveautés et des romans dignes d’être lus.

D’accord c’est de la littérature ado, c’est édulcoré en ce qui concerne la violence, la sexualité. Il faut adapter au lecteur. Quoique j’ai trouvé que c’était plutôt noir pour de la littérature ado.

Ce qui m’a plu c’est de trouver des thématiques dignes d’un roman de SF adulte. La prise de pouvoir par une intelligence artificielle en qui l’humanité avait toute confiance est particulièrement impressionnante. La mise en place d’un système concentrationnaire avec abandon de l’état-civil et remplacement par un matricule rappelle une des pires dictatures de l’Histoire. Même si c’est une IA qui a une prise de conscience, le récit fait écho à certains mouvements d’écoterrorisme dont le but est de sauver la planète en éliminant le facteur humain.

Le fait de suivre les membres d’une famille éparpillée aux quatre coins du monde permet d’avoir une diversité des situations même si ses membres sont plutôt stéréotypés dans ce qu’ils sont et dans leurs liens familiaux.

Ce qui est dommage c’est que ça se termine de manière abrupte, le lecteur est coupé dans son élan. Oui c’est pour les jeunes alors il ne faut pas faire des volumes trop importants.

 

Il y a un robot dans le jardin, Deborah Install

il-y-a-un-robot-dans-le-jardin

L’histoire : Ben, depuis le décès de ses parents, attend que le temps passe. Il n’a pas de travail et n’en cherche pas, il ne s’investit pas dans l’entretien de la maison au grand désespoir de sa femme.

Un jour il découvre un robot dans le jardin. Celui-ci est en mauvais état et semble abandonné. Ben va avoir un déclic, il va tout laisser en plan pour retaper le robot et l’aider à retrouver son propriétaire.

Ce que j’en pense : J’ai reçu ce roman dans le cadre d’une Masse Critique privilégiée. C’est la présence d’un robot (SF oblige) qui m’a motivé et j’ai été agréablement surpris.

La trame en soi est hyper classique : un gars qui n’a aucun but, aucune envie se retrouve confronté à un « être » qui va lui permettre de redonner un sens à sa vie.

C’est la manière de le raconter qui change. On sent bien la touche du romancier anglais. La rencontre entre Ben et Tang donne de jolis moments cocasses. Tang, le robot, a le comportement, les attitudes, les répliques d’un enfant de quatre ans.Devoir s’en occuper va être une première façon d’appréhender la manière de s’occuper d’un enfant : en prendre soin alors qu’il se fiche de sa propre personne, essayer de lui faire plaisir et voir la joie qu’il retire de la situation.

Le périple permet à Ben de prendre en compte l’individualité de Tang mais aussi d’être confronté au comportement des humains avec les androïdes comme en témoigne leur passage dans un hôtel miteux servant de maison de passe pour des relations « inter-espèces ».

Le roman ne présente aucune difficulté, il combine moments d’humour et moments plus sérieux, amène une ébauche de réflexion sur les relations homme-machine. Pas besoin de ressembler à un homme pour pouvoir être attachant; Tang, sous le format vieille boite de conserve, est un robot cool, qui ferait du bien à certaines personnes.

Alone – L’intégrale, Thomas Geha

L’histoire : L’Europe a été dévastée par l’Apocalypse. L’humanité survivante s’est divisée en deux catégories : les Rasses ou Rassemblés qui essaient de vivre en groupes sous la direction d’un chef religieux ou militaire; et les Alones qui survivent seuls, qui ont développé de nombreuses capacités pour survivre dans un monde plus qu’hostile.

Pépé est un Alone. Un jour il va rencontrer Argento, un chef de Rasses qui a kidnappé la belle de Pépé. Celui-ci va lui faire comprendre qu’il ne fallait pas le chercher. Mais il va se retrouver embringué dans un combat qui va faire de lui le champion de l’Humanité.

Ce que j’en pense : Presque deux ans que cette intégrale attendait dans la bibliothèque. Dès le début on sait que les deux romans sont un hommage à Julia Verlanger et à son Autoroute Sauvage. Alors on sait que l’on va lire quelque chose qui peut être intéressant. Les éditions Critic mettent en avant des auteurs qui oeuvrent pour une littérature de l’imaginaire populaire. Thomas Geha fait partie de ceux-là.

Il n’y aura pas d’explication quant à la survenue de l’Apocalypse. On se retrouve dans une France post-apocalyptique avec ses paysages dévastés et pollus, avec sa population survivante violente ou moutonneuse. Au sein de cette population il y a Pépé (Peter-Perceval, que ce soit l’un ou l’autre il faut savoir le porter) un expert du couteau de lancer. Il est bon dans ce qu’il fait, se battre, se battre il sait faire mais il a une grande gueule ce qui a parfois des répercussions sur son intelligence. Plusieurs fois il se fait avoir par exès de confiance. Comme il est doué ou bien entouré, il finit par s’en sortir. Qui dit post-apo peut supposer mutations. Et des mutants il y en aura et de toutes les sortes : voitortues, jumeaux verts dispensateurs de drogue, vieille femme télépathe, arbre doté de conscience lancé dans une conquête du monde.

Les aventures de Pépé sont très distrayantes, il y a de l’action régulièrement avec des combats singuliers sanglants et des batailles pour l’avenir de l’humanité épiques, des méchants diversifiés et plutôt coriaces? Un bon divertissement qui mériterait à être un peu plus connu.

Le dresseur d’insectes, Arni Thorarinsson

L’histoire : Chaque année, à Akureyri, il y a la fête des commerçants qui est synonyme de bitures, de dégradations de biens et de violences sexuelles. Mais Einar, journaliste pour un journal local, l’événement à couvrir ,’est pas celui qu’on croit. Grâce à des informations d’une source obscure, il retrouve une jeune fille morte dans une baignoire d’une maison abandonnée, jeune fille que personne ne connait.

Ce que j’en pense : Il y a plusieurs années j’avais lu le Temps de la sorcière, roman qui était une nouveauté à l’époque. Un journaliste désabusé ça changeait des policiers désabusés. Aujourd’hui je ne me souviens pas des masses de l’intrigue, juste d’un journaliste de presse locale (voire à scandales) qui tombe sur des faits pas très reluisants.

Avec Le Dresseur d’insectes qui reprend directement après Le Temps de la sorcière, on est largué dès le début. Thorarinsson reprend tous les personnages secondaires qui gravitaient autour d’Einar et les passe en revue sans que cela apporte quoi que ce soit à l’intrigue. On se retrouve pendant cinquante pages avec une pléthore de personnages avec des noms difficilement mémorisables.

L’intrigue du roman manque sérieusement de dynamisme. Le rythme est lent et manque de révélations qui auraient relancées mon intérêt pour le roman. Les personnages m’ont semblé peu intéressants : une prostituée alcoolique, des stars de ciné hollywoodienne qui viennent en Islande parce que c’est plus facile pour faire la fête. Alors à un moment j’ai mis en route la lecture rapide parce que je n’avais plus envie de rester avec ce roman dans les mains tant je l’ai trouvé inintéressant.

Les Salauds gentilshommes 2 – Des horizons rouge sang, Scott Lynch

des-horizons-rouge-sang

L’histoire : Locke Lamora est son ami Jean Tannen ont quitté Camorr. Ils débarquent à Tal Verra, une cité où les tentations de dépouiller les riches sont nombreuses.

Ils envisagent de braquer un casino le plus sécurisé au monde. Mais ils vont attirer l’attention de l’Archon, sorte de maitre-espion assisté d’une milice d’élite qui cherche à réasseoir son autorité et son prestige. Les deux compères vont se retrouver dans une machination qui va leur permettre de mettre en place une machination plus tordue.

Ce que j’en pense : Faire une suite aux Mensonges de Locke Lamora c’était ambitieux, car ce roman plaçait déjà la barre très haut. Alors on peut s(attendre à aussi bien mais on peut se retrouver face à moins bien. C’est ce qui est arrivé ici.

L’idée du braquage du casino est une bonne idée, il y a plein de trouvailles dans la tricherie, dans les jeux décrits, dans les subterfuges mis en place. Mais quand il y a l’introduction de l’Archon et de sa machination politique, le récit a pris un coup dans l’aile. Voilà les deux compères obligés de se transformer en marins et on a droit à une longue description de leurs tentatives d’efforts pour apprendre. Et on se retrouve avec un récit dans le récit. Le braquage du casino est complètement mis de côté et les voilà lancés dans la piraterie. On a droit à la classique mutinerie, aux traditionnels abordages. Ça donne des situations parfois cocasses mais Locke Lamora est bien loin de son terrain de jeu.

Si on n’a pas lu le premier on peut être bluffé par la complexité de l’intrigue, par l’humour caustique des personnages. Mais ce n’était pas le cas pour moi alors il y a eu une petite déception à la fin de la lecture.

Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban

harry-potter3

L’histoire : Alors que Harry Porter va retourner pour une troisième année à Poudlard, Sirius Black un dangereux magicien s’est évadé d’ Azkaban. La rentrée va se faire sous étroite surveillance.D’autant que les forces du mal soient à l’oeuvre pour détruire Harry Potter.

Ce que j’en pense : Voilà le troisième épisode de Harry  Potter lu. A la fin de la lecture, je me suis dit que je n’avais pas laissé assez de temps entre deux épisodes. Je me suis rendu compte que la trame était similaire. Ca commence chez les Dursley, heureusement il y a la rentrée à Poudlard qui permet de désamorcer la situation. On retrouve le danger qui rôde et qui menace Harry Potter en la personne de Sirius Black.

Le roman comporte de nombreux rebondissements, il y a plusieurs histoires en une : le mystère du suivi des cours d’Hermione ; le procès de l’hippogrife; l’inévitable tournoi de qidditch et l’évasion de Sirius Black. C’est sûr que ça densifie le récit mais j’ai eu la sensation que ça se dispersait.

La tonalité du récit se noircit aussi. Harry Potter découvre que les adultes peuvent être hypocrites, prêts à déguiser la vérité pour arriver à leurs fins. Il y a aussi les premiers accrochages dans l’amitié des compères.

C’est un roman qui m’a un peu moins plu que les précédents.

Bilan de février 

Février  est le mois le plus court de l’année et pour l’instant il aura été le plus productif. Sept romans au compteur et un abandon sans regret. Le problème à trois corps, tout le monde en parle mais au bout de 250 pages je me demande encore bien pourquoi. Je ne sais pas bien où l’auteur voulait en venir. Ça commençait bien avec l’aspect historique de la Révolution Culturelle. Mais quand l’action s’est resituée à notre époque avec un jeu en réalité virtuelle où le personnage rencontre les grandes figures des mathématiques et de la physique, c’est devenu éminemment théorique et barbant. Il veut nous prouver qu’il a  une grande connaissance scientifique ? Il a réussi et il m’a dégoûté.

dsc02399Trois romans sont entrés dans ma PAL. Je me suis réabonné à Bifrost donc voilà le cadeau pour rempiler pour une année supplémentaire. J’avais lu la nouvelle titre il y a quelques années et cela m’avait plu, alors le choix aléatoire du recueil a été bien accueilli.

Un passage au Salon du livre jeunesse de Douai m’a encore fait dépensé des sous pour remplir ma PAL. Je me suis tourné vers du Johan Héliot (qui ne fait plus que de la littérature ado) parce que le premier volet de la Trilogie de la Lune restera le choc steampunk. Le seigneur d’opium de Nancy Farmer me paraissait aussi plutôt adulte dans sa présentation et dans son contenu, alors let’s go. Avec ça la PAL est restée stable. Elle n’est pas beaucoup descendu à cause des achats et surtout à cause d’un retour à la bibliothèque.

dsc02398