Le Temple (One Shot)

Titre : Le Temple

Auteur : Hernán Rodriguez

Editeur : Emmanuel Proust Éditions

Année : 2008

Note : 13/20

L’histoire :  Cinq nouvelles d’Howard Phillips Lovecraft, adaptées en bandes dessinées par l’argentin Hernán Rodríguez.

Ce que j’en pense : Lovecraft est sans conteste le maitre de la nouvelle d’épouvante. Mais attention il ne faut pas le comparer à Stephen King car Lovecraft est bien plus subtil.

Il joue beaucoup sur le non-dit, sur l’évocation. Dans le cadre d’une nouvelle cela peut passer, mais ici dans une BD c’est un peu plus dur. Quand j’ai fini chaque nouvelle j’avais l’impression d’être coupé dans mon élan. Alors je ne sais pas si le format d’une nouvelle peut être adapté au niveau d’une BD.

Par contre le dessin d’Hernán Rodriguez permet de bien rendre l’atmosphère de Lovecraft, cette atmosphère sombre et angoissante.

Parallèles, Catherine Kepler

L’histoire : Flamel est un chasseur de hacker. Alors qu’il se rend sur le lieu d’une infraction, il est pris dans une tornade d’énergie. Il se retrouve alors dans une voiture qui lui est inconnue, dans un monde qui ressemble au sien mais qui n’est pas tout à fait le sien.

Ce que j’en pense : Les défuntes Editions Atria avaient le chic pour dénicher des auteurs confidentiels, ardus à lire amis avec qui on passe un bon moment.

Ici c’est le thème des réalités parallèles qui est mis en avant. C’est plutôt difficile d’y rentrer parce que même la réalité qui aurait pu être la nôtre n’est pas tout à fait la nôtre. On se retrouve perdu dans deux réalités face auxquelles il faut s’adapter. Il faut aussi s’adapter à deux héros qui sont plutôt disparates : l’un est fonceur. l’autre est un tranquille père de famille.

Les explications pour justifier l’existence des mondes parallèles m’ont paru confuses, ou bien je n’ai pas assez de bagage scientifique pour pouvoir saisir les nuances.

L’intrigue policière permet de maintenir un intérêt pour le roman. Il ne faut pas s’attendre à un happy end, en effet mondes parallèles ne veut pas dire mondes symétriques.

Parallèles est un roman confidentiel mais qui mérite d’être lu car le thème des mondes parallèles est plutôt rare et qu’il possède une intrigue largement agrémentée de suspense et de retournements de situations.

Harry Potter et la coupe de feu, J.K Rowling

L’histoire : A la fin des vacances d’été Harry va pouvoir assister à la finale de la coupe du monde de qidditch. Mais à l’issue de celle-ci des partisans de Voldemort s’en prennent aux Moldus. Le ministère de la magie est sur les dents.

Autre grand événement, Poudlard accueille le Tournoi des Trois Sorciers, un concours permettant l’affrontement des champions de trois grandes écoles de magie. Contre toute attente Harry Potter va être désigné comme l’un des champions de Poudlard.

Ce que j’en pense : Enfin pour le quatrième roman, J.K Rowling a changé son schéma narratif. Cela permet d’avoir plus de vue sur le monde des sorciers. La coupe du monde de qidditch permet de voir des sorciers d’autres pays mais aussi d’introduire un peu plus de noirceur. Les partisans de Voldemort encagoulés prêts à lyncher des moldus m’ont fait penser au Ku Klux Klan.

Avec cet épisode, on a une ouverture à l’international du monde des sorciers, les deux événements phares y contribuent. Cela permet de découvrir d’autres pratiques tout aussi originales. Mais j’ai trouvé déplacé de faire parler les sorciers français avec un accent improbable. Complot de la perfide Albion ou traduction hasardeuse ?

Maintenant que Harry Potter a quatorze ans et que son lecteur doit avoir à peu près le même âge, le récit est plus sombre. Voldemort peaufine son retour avec des moyens abjects. Les sbires qui l’entourent sont écœurants de lâcheté, ils sont prêts à tout pour plaire à Voldemort. Ce qui rend encore plus dangereux les situations pour Harry Potter.

Voilà un épisode qui relance la série, la menace Voldemort qui prend corps est pour beaucoup.

Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban

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L’histoire : Alors que Harry Porter va retourner pour une troisième année à Poudlard, Sirius Black un dangereux magicien s’est évadé d’ Azkaban. La rentrée va se faire sous étroite surveillance.D’autant que les forces du mal soient à l’oeuvre pour détruire Harry Potter.

Ce que j’en pense : Voilà le troisième épisode de Harry  Potter lu. A la fin de la lecture, je me suis dit que je n’avais pas laissé assez de temps entre deux épisodes. Je me suis rendu compte que la trame était similaire. Ca commence chez les Dursley, heureusement il y a la rentrée à Poudlard qui permet de désamorcer la situation. On retrouve le danger qui rôde et qui menace Harry Potter en la personne de Sirius Black.

Le roman comporte de nombreux rebondissements, il y a plusieurs histoires en une : le mystère du suivi des cours d’Hermione ; le procès de l’hippogrife; l’inévitable tournoi de qidditch et l’évasion de Sirius Black. C’est sûr que ça densifie le récit mais j’ai eu la sensation que ça se dispersait.

La tonalité du récit se noircit aussi. Harry Potter découvre que les adultes peuvent être hypocrites, prêts à déguiser la vérité pour arriver à leurs fins. Il y a aussi les premiers accrochages dans l’amitié des compères.

C’est un roman qui m’a un peu moins plu que les précédents.

Harry Potter et la chambre des secrets, J. K. Rowling

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L’histoire : Harry  Potter est revenu chez les Dursley pour les vacances mais cela passe très mal. Sauvé par Ron et ses frères, il va passer quelque temps chez son ami.

A Poudlard, les élèves se font agresser et se retrouvent pétrifiés. Harry va se mettre en quête de la créature qui sème la pagaille dans l’école des sorciers.

Ce que j’en pense : Lire un Harry Potter c’est rentrer dans un monde plutôt sympa. On retient facilement les personnages, il y a ceux qu’on aime, ceux qu’on déteste, ceux pour lesquels on est indécis. Je ne peux pas croire que le Professeur Rogue est fondamentalement mauvais. Il doit y avoir encore du bon en lui. Par contre les Dursley sont irrémédiablement irrécupérables.

On retrouve cet humour un petit peu décalé et cette grande inventivité. J.K. Rowling a laissé courir son imagination. Ça donne un monde avec pleins de trouvailles, que ça soit l’elfe de maison ou la culture des mandragores.

Avec cet épisode, on se rend compte que le personnage d’Harry Potter n’est pas celui du sorcier blanc. Il choisit la lumière mais au fond de lui il pourrait avoir plus de points communs avec Voldemort que l’on ne pense. Avoir avec le roman suivant.

Harry Potter à l’école des sorciers, J.K. Rowling

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L’histoire : Harry Potter est un orphelin élevé par ses oncle et tante qui le détestent. Un jour il reçoit une lettre l’invitant à rejoindre l’école de Poudlard, une école de magiciens dont il ignorait tout.

Ce que j’en pense : Ça fait bien douze ans que j’avais entamé la lecture de la série en piquant les livres à mon petit frère et tous n’étaient pas sortis. Aujourd’hui je les ai tous, tous trouvés occasion pour moins de dix euros, ça c’est ma grande fierté.

J’en avais assez de voir la série trainer dans la bibliothèque, je m’y suis remis. Bien sûr je ne vois pas ce que je pourrais dire de plus que ce qui a déjà été dit.

Lire Harry Potter, c’est faire partie des lecteurs qui sauront distinguer les moldus. Car rentrer dans un Harry Potter c’est commencer à faire partie d’une communauté avec qui on partagera une connaissance des personnages et des événements.

Même si le roman est écrit pour les enfants, les adultes peuvent y trouver leur compte. Il y a de l’inventivité et de l’humour dans les situations et dans l’utilisation de la langue. Et ce qui est appréciable c’est que les personnages ne sont pas gnangnan. Je n’ai pas eu l’impression de tomber sur un roman trop enfantin.

Comme c’est le premier roman de la série, c’est un roman de présentation. On découvre les futurs compères de Harry Potter, ses ennemis directs, son ennemi dont il faut taire le nom et dont l’ombre planera sur les romans et se fera de plus en plus oppressante.

Je l’ai relu avec beaucoup de plaisir, ce qui est de bonne augure pour le reste de la série.

Le Marteau de Thor, Stéphane Przybylski

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L’histoire : La mission confiée à Saxhauser en plein désert irakien a été un échec. Celui-ci est porté disparu au large de Madère et ce qu’il a découvert est tombé aux mains des Anglais. Himmler refuse d’être ridiculisé de la sorte, il lance une opération afin de récupérer les découvertes de Saxhauser, découvertes qui pourraient permettre d’assurer la suprématie de l’Allemagne nazie sur ses ennemis.

Ce que j’en pense : Le premier épisode des la Tétralogie des Origines était très enthousiasmant tant il partait dans de nombreux genres. C’était plutôt original.

En entamant la lecture de ce deuxième volet, je pensais retrouver ce qui m’avait plu . Étrangement Stéphane Przybylski laisse de côté Saxhauser alors que j’appréciais ce personnage qui n’est ni blanc ni noir. Bien sûr les fois où il apparait, on se doute que les extraterrestres ont envie de faire de lui quelque chose de particulier. Ici l’auteur se focalise sur l’opération de récupération du matériel surnommé le « Marteau de Thor ». Il introduit de nouveaux personnages du côté nazi avec une romance un peu particulière pour deux d’entre eux. Ils sont plutôt « borderline » notamment la Mata Hari qui cache très bien ses accointances nazies. LA CIA fait aussi son entrée dans le grand jeu. Mais ses membres restent en retrait et manipulent les autres participants au jeu pour pouvoir mieux profiter des résultats. Le problème c’est qu’au cours du récit il y a une multiplication des personnages et que la trame principale n’avance pas beaucoup.

On retrouve les mêmes éléments que dans le précédent volume mais je trouve dommage qu’à la fin du roman on n’en sache pas plus sur ce qui se trame.

Le Haut-Lieu et autres espaces inhabitables, Serge Lehman

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Ce que j’en pense : Voilà un recueil que j’ai acheté en me référant à la qualité de l’éditeur plutôt qu’à la notoriété de l’auteur que je ne connaissais pas.

Mon ressenti après cette lecture est en demie-teinte. Environ la moitié des nouvelles m’a plu, l’autre moitié pas. Étonnamment ce sont les nouvelles de  la fin du recueil qui m’ont fait décrocher. Cela partait dans des délires (je n’ai pas peur de le dire) métaphysiques, trop de mysticisme. J’ai fini le recueil avec moins d’enthousiasme que je ne l’avais commencé.

Les trois premières étaient prometteuses. Le Haut Lieu : une visite d’appartement qui tourne au cauchemar, celui-ci se referme tout doucement sur ses occupants; Le Gouffre aux chimères : une équipe du ministère de l’Intérieur traque toutes les manifestations révélatrices de l’existence de Jésus; La chasse aux ombres molles : les espions d’une mégafirme ont tendance à trop se poser de questions, comme ils sont invisibles, ils ne laissent pas de trace lorsqu’ils disparaissent. Ça a commencé à se gâter avec Superscience, dans une ville utopique inspirée de Metropolis, des hommes sont à la recherche de puits de savoir. Je ne sais pas trop ce qui m’a déplu dans cette nouvelle, elle était longue et l’intrigue pseudo-policière m’a éloigné du véritable propos de la nouvelle. Quant aux deux dernières nouvelles, je les ai lu pour ne pas dire que j’ai abandonné la lecture.

Lehman n’est pas un auteur pour moi (j’espère ne pas être tombé sur le mauvais livre) , il est bien trop cérébral pour moi.

Lignes de vie, Graham Joyce

lignes de vieTitre : Lignes de vie (The facts of life)

Auteur : Graham Joyce

Editeur Folio SF

Année : [2002] 2015

461 pages

 

 

L’histoire : Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Coventry a été ravagé par les bombardements. Après la fin de la guerre, tout le monde essaye de retrouver une vie normale. LA famille Vine, avec Martha en matriarche charismatique et ses sept filles, fait partie du lot. Mais la famille doit faire avec l’instabilité et la fragilité de Cassie qui doit élever le petit Franck qui possède des talents particuliers.

Ce que j’en pense : Avec Ligne de vie, je crois que je tiens ma meilleure lecture du mois d’avril.

Pour une fois je en suis pas déçu par une lecture plébiscitée par les lecteurs.

On est plongé dans la vie quotidienne de la population de Coventry pendant et après la guerre. On suit une famille haute en couleurs. Le petit Franck sert de lien entre les différents membres de la famille. Comme sa mère est instable, les sœurs se partagent son éducation. En allant d’un foyer à un autre, il découvre différentes mentalités, différents modes de vie. Franck entame sa vie dans une société anglaise qui connait les bouleversements de l’après-guerre.

Graham Joyce distille des éléments de fantastique tout le long de son récit. Mais ils sont parfois si discrets que je me suis demandé si ce qui sortait de l’ordinaire n’était pas juste une folie de certains personnages. L’exemple le plus marquant est l’homme derrière la vitre avec qui Franck a une relation particulière. Quand j’ai appris la vérité sur cet homme, on découvre que le macabre peut jouxter l’émotion.

Donc pas de regret après cette lecture, juste la satisfaction d’avoir lu un beau roman.

logo-pliGrand prix de l’imaginaire 2007

World Fantasy 2003

Prix Masterton 2006

Pandémonium (intégrale)

pandemoniumTitre : Pandémonium

Scénario : Christophe Bec

Dessin : Stefano Raffaele

Editeur : Soleil

Année : 2007-20011

L’histoire : Une mère décide d’emmener sa fille atteinte de la tuberculose dans l’établissement où elle a été soignée plus jeune. Pour pouvoir rester auprès de sa fille, elle accepte un poste d’infirmière. L’enfant va commencer à avoir des visions d’anciens patients décédés.

Ce que j’en pense : Christophe Bec, à partir de faits réels, a réussi à mettre en place un récit assez sombre et très efficace. Cela commence avec un bâtiment qui refuse de se faire détruire. Donc une ambiance malsaine dès le début, qui fait un peu penser à Lovecraft.

Ce bâtiment, sanatorium, parce qu’il représente : lieu de maladie, souvent antichambre de la mort, exerce une sorte d’influence sur les gens qui s’y trouvent. Réputé pour les soins qui y sont prodigués, il cache une sombre vérité. J’ai eu l’impression d’y retrouver les pires personnages de la création : directeur avide de faire des bénéfices; médecin adeptes des thérapies de choc qui aurait eu sa place dans les camps de la mort; médecin pratiquant le harcèlement sexuel sur les infirmières.

Ça commence avec une touche de fantastique mais au fil des pages ça tourne à l’horreur. Certains passages sont à éviter pour les âmes sensibles comme ces wagonnets remplis de cadavres ou la trépanation sans anesthésie d’une fillette. La vérité est difficile à accepter et ceux qui vont la découvrir vont être bien seuls pour la faire éclater.

Il n’y a pas à dire une BD de Christophe Bec ça se lit sans s’arrêter et quand on a fini on a l’impression d’en avoir eu pour son argent.