La tempête, Barjavel

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L’histoire : Le monde est au bord de l’implosion nucléaire. Un scientifique réussit à isoler la molécule de l’amour inconditionnel et la répand dans l’air. La population mondiale se trouve transformée. Un ère de prospérité commence mais elle va amener à une pollution gigantesque de la Terre. Un homme insensible à la molécule entame la destruction de l’humanité à coups de bombes nucléaires.

Ce que j’en pense : Barjavel st un écrivain que l’on croit faire de la science-fiction. On pourrait le croire quand on lit Ravage ou Le Voyageur imprudent. Quand j’ai lu la quatrième de couverture, je me suis dit qu’on serait dans la même veine.

Mais dès les premières pages, j’ai senti que ça serait banal. Quand je lis qu’un scientifique a découvert la « love molécule », j’ai presque crié à l’arnaque. Car tout ce qui touche au scientifique dans le roman est improbable.. C’est évoqué mais d’une manière telle que ça ne semble pas du tout crédible. Barjavel , on dirait, s’essaie à l’écologisme en dénonçant les conséquences néfastes de la surutilisation d’une ressource. Mais j’ai trouvé cela inefficace car c’était noyé dans la romance qui aurait pu être pas mal (oui je le dis) mais des petites phrases misogynes m’ont particulièrement déplu, que ce soit au sujet de l’accouchement ou bine juste cela  « Une femme ne peut pas résister à l’attrait d’une salle de bains« .

Alors Barjavel est pour moi un auteur qui mérite des éloges pour certaines œuvres mais sûrement pas pour l’ensemble de son œuvre. Ici j’ai trouvé le roman daté, avec des ressorts convenus, sans originalité ni prise de risque.

Une chanson pour Lya, G.R.R. Martin

une chanson pour lya

Au matin tombe la brume : Spectremonde est une planète vivant au rythme de l’apparition et de la disparition de la brume. Au sein de cette brume vivraient des spectres. Un scientifique est prêt à tout pour trouver une explication rationnelle.

C’est la planète qui est au centre du récit, ses paysages sont magnifiquement décrits, son attraction sur les hommes est tout à fait crédible. Le problème est que j’en ai fait une lecture trop fractionnée pour pouvoir l’apprécier suffisamment.

Il y a solitude et solitude : Le régulateur d’un portail spatial attend avec impatience la relève qui n’arrive jamais. Cette attente le plonge doucement dans la folie.

C’est sûrement l’une des nouvelles les plus sombres, elle va chercher dans certains coins sombres de la tête d’un homme, là où on peut trouver la folie.

Pour une poignée de volutoines : Une planète n’est exploitée que pour les pierres précieuses qu’elle recèle. Les ouvriers manipulent des cadavres pour faire le gros des travaux. Mais ils vont se retrouver confrontés à la volonté d’un homme voulant mettre fin à la manipulation des cadavres.

On retrouve des éléments de la nouvelle « Retour aux sources » (Bifrost 67). Voilà une autre manière d’utiliser les morts, plutôt que de les laisser pourrir.

La sortie de San Breta : Dans un futur où les voitures sont devenues obsolètes, un fana d’automobiles sillonne les autoroutes. Un soir il percute une automobile. Il va se retrouver entrainé dans une étrange réalité.

On s’éloigne de la SF, on se retrouve dans du fantastique traditionnel: une voiture fantôme, un accident horrible. Quand je l’ai finie, je me suis dit que Stephen King aurait pu l’écrire.

Diaporama : Un jeune astronaute est engagé dans une quête de fonds pour un programme spatial. Mais quand il revisionne les images des lieux qu’il a vu, ça réveille la rancœur d’avoir été mis sur la touche.

La rancœur du jeune est bien retranscrite, on sent que ce qu’il présente en images ne représente pas du tout ce qu’il a pu voir. Il va se retrouver confronté à un médecin qui cherche aussi des fonds et va se poser la question de l’utilité de leur mission. Vaut-il mieux avoir des fonds pour la découverte de l’espace ou pour soigner les populations malades dans le monde ?

Le héros : Un soldat décide de prendre sa retraite mais sa hiérarchie ne semble pas encline à lui octroyer. Elle va essayer de le fléchr pour qu’il revienne sur sa décison. Bien sûr elle ne réussira pas et utilisera une solution qui lui permettra de garder la face.

Avec cette nouvelle, j’ai senti une légère pointe d’antimilitarisme. La hiérarchie militaire applique une solution tout à fait exécrable pour ne pas donner satisfaction au soldat. On sent tout le poids de l’institution sur un seul homme.

VSL : C’est la nouvelle du recueil qui ne m’a pas du tout intéressé. Elle est très ramassée, le sujet ( hyperespace et vitesse lumière) m’a paru trop obscur. Comme si un néophyte se retrouvait devant un ouvrage de vulgarisation mal rédigé.

L’éclaireur : Une créature vivant dans les profondeurs de la Terre part en éclaireur. Il découvre des êtres qui lui paraissent avoir des pouvoirs surnaturels. Comprenant qu’ils pourraient être un apport pour sa tribu, il va chercher à prendre contact avec eux.

Ici on se tourne vers le post-apo, avec les conséquences néfastes du nucléaires sur les organismes : mutations horrifiques, apparition de pouvoirs psychiques. Pendant un moment, on se demande si l’action se situe bien sur la Terre. Puis on se retrouve dans une nouvelle horrifique avec une fin qui nous fait tomber dans la folie.

Le run aux étoiles : Des aliens demandent à participer à un championnat de foot américain. Malgré un refus, ils finissent par être accepter au nom de la réconciliation. Mais avec leur participation, le championnat est complètement bouleversé.

Voilà une nouvelle intéressante par les questions posées : la réconciliation après une guerre peut-elle passer par le sport ? peut-on être prêt à voir gagner des gens qui n’ont jamais joué ? le sport doit il servir la politique ? Le seul problème de cette nouvelle c’est qu’il faut connaitre les règles du foot américain, assez rapidement j’ai été largué lors du déroulement des matchs.

Une chanson pour Lya : Deux êtres au pouvoir psi sont envoyés sur une planète pour enquêter sur l’étrange relation qu’ont les autochtones avec une sorte de divinité parasitaire.

Dernière nouvelle du recueil, je l’ai trouvé un poil trop long, pour moi elle manquait de percutant. Et cette idée d’un parasite qui soi-disant apporte le bonheur à son porteur était un peu déjà-vu.

Dans l’ensemble, c’est un très bon recueil de nouvelles. Même s’il y a régulièrement du space opera, quand Martin va vers d’autres genres c’est tout aussi efficace.

 

Supernova (2000)

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L’histoire : Le vaisseau d’assistance Nightingale reçoit un message de détresse d’une lune minière se trouvant à plusieurs milliers d’années-lumière. Le vaisseau va se retrouver à proximité d’une supernova et en panne. Le temps sera alors compté avant de pouvoir repartir avant l’explosion de la planète. Sur place l’équipage va retrouver un jeune homme prétendant être un récupérateur. Mais son comportement étrange va vite interroger l’équipage.

Ce que j’en pense : Voici sûrement le dernier film visionné pour le Summer Star Wars et j’avoue que j’aurai pu finir d’une meilleure manière, là on est dans une apothéose négative. Le scénario est ridicule, il part dans tous les sens : le film catastrophe avec la nécessité de fuir l’explosion de la supernova, le film d’horreur avec le jeune au comportement bizarre, le huis-clos intimiste avec les personnages qui ont un passé trouble et qu’ils ont du mal à assumer.

Je n’ai pas envie de critiquer les acteurs mais retrouver dans un même film plein de seconds rôles du ciné et qui réussissent parfois à percer dans les séries. La palme revient quand même à James Spader qui fait le monolithe revenu de tout, sur qui la destinée du vaisseau repose. Ce qui est ridicule c’est qu’il n’est même pas impressionnant. Et puis il y a Robin Tunney, huit ans avant The Mentalist, qui avec ses yeux de biche fait tourner le cœur des mâles du vaisseau, un rôle cliché pour une fille.

Comme c’est le dernier film vu dans le cadre du challenge, je dois me rendre à l’évidence : le space-opera peut être synonyme de navets au cinéma. Heureusement qu’il y a les grosses séries Star Wars et Star Trek, et quelques exceptions pour relever le niveau.

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Janus, Alastair Reynolds

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L’histoire : En 2057, une lune de Saturne, Janus quitte son orbite. Le Rockhopper seul vaisseau à proximité est chargé de se lancer à sa poursuite pour pouvoir l’étudier. Mais le vaisseau va entrer dans le champ de gravité de Janus et celui-ci va l’entrainer dans sa promenade à une vitesse proche de celle de la lumière. Les membres du vaisseau vont alors découvrir que Janus est une création extraterrestre.

Ce que j’en pense : Alastair Reynolds est un auteur que j’ai apprécié lorsque j’avais lu le Cycle des Inhibiteurs, même si le dernier volume m’avait paru éloigné de ce qu’il y avait dans les premiers romans.

Avec Janus, je savais que j’allais partir dans un space opera démesuré , une lune satellite qui quitte son orbite poursuivie à une vitesse proche de la lumière ça pouvait être intéressant avec toutes les problématiques afférentes au voyage spatial à cette vitesse.

Trop rapidement on se retrouve avec des dissensions sur le choix de suivre ou pas Janus. Les oppositions entre les clans vont se retrouver durant tout le récit, ce qui aura bien sûr pour effet de plomber le récit. Les interrogations des clans sur certains thèmes m’ont semblé complètement inopportunes. Personne dans la réalité ne ferait ces choix-là. L’exemple le plus parlant est lorsque des extraterrestres, réputés pour semer la discorde se pointent et proposent des technologies que les humains convoitent. Il y ne a une qui se fait avoir en marchandant avec eux et met en péril ses compatriotes. On a prévenu les humains mais il y en a un qui est assez con pour ne pas comprendre. Trouver ce genre de personnages dans un roman me hérisse particulièrement.

Au fil du roman, on se rend compte qu’on suit les personnages sur une durée supérieur à celle d’une vie humaine. Merci E.T. pour le rajeunissement. C’est tellement convenu comme technique pour garder en vie plus longtemps ses personnages et contrer les effets du voyage spatial à grande vitesse.

Certaines situations lors de la colonisation de Janus m’ont rappelé la trilogie martienne de Kim Stanley Robinson, trilogie que j’ai énormément « apprécié » lire, alors avoir la sensation de retrouver des situations, des réflexions a été plutôt douloureux.

Janus a été une lecture que j’ai trainé, qui a eu du mal à avancer. J’ai espéré plusieurs fois retrouver le souffle épique, le sense of wonder des Inhibiteurs mais ce fut vain.

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Les oiseaux de lumière, Jean-Marc Ligny

les oiseaux de lumiere

L’histoire : Les oiseaux de lumière sillonnent  l’espace sous les yeux ébahis des humains. Oap Tao va être recruté par Frieda Koulouris qui espère en faire une vidéo pour une émission.

Ce que j’en pense : Ce fut une surprise de retrouver dans la boite aux lettres en début d’année ce roman gracieusement envoyé par l’éditeur ActuSF.

Je dois avouer que j’ai plus apprécié ce roman que la Saga d’Oap Tao. Ce personnage de baroudeur me semble avoir une dimension plus humaine. Plusieurs fois il doit s’interroger sur la notion d’amitié, il est remis en place régulièrement lorsqu’il pense un peu trop avec son bas-ventre. C’est marrant de voir ce personnage viril, parfois macho, rugueux, brut de décoffrage en somme, se faire manipuler par des filles sexy et qui savent ce qu’elles veulent.

J’ai retrouvé un monde spatial bariolé, excentrique voire bizarre. Certains personnages sont caricaturaux comme le sont les représentants de l’ordre du GRIS. Les extraterrestres sont étranges, ce qu’ils veulent faire avec les humains peut mettre mal à l’aise.

Je ne vois pas bien quoi dire d’autre. C’est agréable de se retrouver dans un tels space opera qui ne se prend pas au sérieux.

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Frontière Barbare, Serge Brussolo

frontière barbare

L’histoire : David Sarella est exovétérinaire. Il voyage parmi les mondes de l’Univers selon les besoins de son employeur, l’Organisation des Planètes Unies. Il doit neutraliser les exomorphes une fois les guerres terminées. Avec sa femme il doit se rendre sur la planète Mémoriana. Même si la guerre qui y sévit semble se finir, les exomorphes ne semblent pas prêts  à enterrer la hache de guerre.

Ce que j’en pense : Serge Brussolo a une bibliographie assez diversifiée, elle va du roman de SF au policier en passant par la littérature jeunesse.

Frontière Barbare qui se situe clairement dans le domaine de la SF m’a surpris par le chemin qu’il a pu prendre au cours de la lecture.

Ça commence par une description du règlement des conflits plutôt étonnante. Les belligérants sont enfermés dans un bunker totalement étanche et ils se battent jusqu’à ce que mort s’en suive. Ils laissent les civils et l’environnement tranquilles.

Puis on se retrouve sur une planète où les Terriens tentent de pacifier deux peuplades. Bien sûr cette pacification est intéressée et cache une tentative d’exploitation. Au milieu de ces situations se trouve David Sarella, un type qui peut paraitre un peu faible, toujours rabaissé par les autres en raison de sa profession, manipulé par les sentiments qu’il éprouve à l’égard de sa femme qui a du mal à lutter contre le conditionnement génétique qui l’amène à aimer la guerre.

Par contre quand David essaie de redonner vie à se défunte femme, le récit dévie vers une ambiance de fantasy. Il part à la recherche d’une divinité qui a la capacité de recréer des êtres. Mais autour de cette divinité flotte un brouillard de superstitions et pour l’atteindre David devra accomplir ce qui pourrait s’apparenter à des épreuves. Mais avec le dénouement, on revient à une SF classique avec une explication rationnelle des événements. L’histoire de David est une histoire d’amour, la recherche d’un passé qu’il n’a jamais su maitriser, c’est la quête d’un homme qui veut satisfaire son ego. Une quête qui malheureusement va le transformer en homme brisé.

C’est la première fois que je lis un romans de Serge Brussolo et ce fut une belle découverte. Plusieurs fois le roman m’a surpris par les détours qu’il prenait par les réflexions qu’il pouvait contenir.

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Bilan d’août

Ça y est c’est la rentrée des classes, un des événements dont on fait un foin chaque année, heureusement qu’il y a ces événements redondants pour justifier l’activité journalistique.

Le mois passé n’aura pas été très fourni en terme de lecture, quatre lectures. Je pense que ça va être mon rythme désormais. J’ai été un peu moins emballé par certaines lectures mais il y a aussi qu’à la fin du mois j’ai acquis un ordi plus performant, ce qui donne envie de se mettre dans des jeux qui attendaient depuis quelque temps. Il faut faire des arbitrages.

Par contre il n’y a pas eu d’achats du tout ce mois-ci ni en papier  ni en numérique. Ce qui est plutôt pas mal pour la PAL.

Le Summer Star Wars entre dans sa dernière ligne droite. Je pense que je vais avoir moins de contributions que les années précédentes mais je suis capable de m’étonner. Pour la suite des lectures, ça sera selon les envies.