Bilan de janvier

Cinq lectures pour ce mois de janvier. Certaines ont été difficiles parce que les romans m’ont peu inspiré et puis il y a eu la gastro et le rhume, deux trucs qui ne mettent pas du tout d’aplomb pour lire.

Le Printemps d’Helliconia

Roman classique de SF, qui même avec un sujet original, m’a peu emballé. Je crois que le style d’Aldiss m’a moyennement plu.

Croix du Sud

Court roman contemplatif sur le rapport d’un occidental au désert et la vie qu’il implique. L’écriture sèche de Joseph Peyré peut dérouter au début mais une fois que l’on est rentré dedans, c’est avec plaisir que l’on suit le personnage dans sa quête.

Le maitre des illusions

C’est un roman qui commençait bien, avec une ambiance un peu étrange, des étudiants pas tout à fait net. Mais la deuxième partie est assez laborieuse et m’a déçu pour l’ensemble du roman.

Le nom de la bête

Thriller se fondant sur des données géopolitiques qui met un peu mal à l’aise. Mais c’est dommage que les personnages ne soient pas plus intéressants.

Vert-de-gris

Septième épisode de Bernie Gunther, intéressant par son aspect historique mais l’histoire en soi n’est pas forcément entrainante.

Le Maître des illusions – Donna Tartt

le maitre des illusionsTitre : Le Maitre  des illusions ( The Secret History)

Auteur : Donna Tartt

Edition : Pocket

Année : [1992] 1994

705 pages

L’histoire : Richard Papen, jeune californien, intègre une université du Vermont. Par curiosité, il intègre le cours d’un professeur exigeant. Il va se retrouver au contact d’étudiants issus de familles plutôt aisées. Mais il va découvrir que ses camarades lui cachent quelque chose.

Ce que j’en pense : Le Maître des illusions est un livre qui trainait depuis longtemps dans ma PAL. C’est peut-être son épaisseur qui m’a bloqué pendant tout ce temps.

Au début du roman, j’ai trouvé original de mettre en avant les lettres classiques dont le grec. Ça permettait de donner aux camarades de Richard un côté inquiétant exigeant ds intellectuels qui ne vivent et pensent qu’entre eux et font preuve de condescendance envers ceux qui n’ont pas leur niveau intellectuel ou qui tout simplement ne s’intéressent pas aux mêmes choses qu’eux.

Lorsqu’arrive la révélation du secret, résultat de l’opposition entre l’apollinien et le dionysiaque chers à Nietzsche, le roman devient plus ennuyeux. On rentre dans le schéma classique de chantages, de pressions et on y ajoute la consommation plus qu’excessive d’alcool. Passer une moitié du roman à voir les personnages se prendre la tête tout en s’enivrant n’est pas du plus intéressant. Donc la deuxième partie du roman tire en longueur et il faut s’accrocher pour finir le roman. En plus de cela il faut ajouter une traduction qui est des fois hasardeuse : le Menu Bonheur de McDo en est l’archétype.

Un peu comme d’autres lecteurs, je m’attendais à mieux de ce roman.

D’autres avis chez Eiluned, Kali, Lounima, Calypso, Zarline et Luna

Croix du Sud, Joseph Peyré

croix du sudTitre : Croix du Sud

Auteur : Joseph Peyré

Edition : Le Livre de Poche

Année : [1942] 1964

186 pages

L’histoire : Brécourt, officier de l’armée française, s’ennuie en ville. Il décide de rejoindre son peloton de Touaregs en plein Sahara. Il va y retrouver une vie et un lieu auxquels il a décidé de se consacrer.

Ce que j’en pense : Croix du Sud est le récit d’un homme qui est tombé amoureux du désert. Celui-ci préfère une vie en solitaire, comme nomade, à une vie en ville où il doit côtoyer des bavards, des arrivistes, des gens qui ne comprennent pas sa fascination pour le désert.

Une jeune femme tente de s’intéresser à lui, elle semble le comprendre. Mais une fois qu’il est reparti dans le désert, il n’y a plus que celui-ci, avec sa vie particulière, avec sa solitude, qui compte.

Brécourt représente un corps qui a vocation à disparaitre : les méharistes. Face à la mécanisation et l’arrivée de camions en plein Sahara, les caravanes de méharis vivent leurs derniers jours. C’est un corps qui pour Brécourt représente une certaine excellence. Il refuse que certains officiers en portent l’uniforme car il estime qu’ils ne le méritent pas.

Le style de Peyré est assez lapidaire. Il est un peu déroutant au début mais le rythme du roman permet de faire oublier ça. Peyré préfère l’évocation à la description. Lorsqu’un lieu, une ambiance, un personnage sont décrits, cela est fait brièvement par quelques mots juste mis les uns à côté des autres. Ce qui donne une sécheresse au récit. Sécheresse qui colle à l’ambiance du désert et au style de vie économe des Touaregs. Mais le style sec m’a déçu quant à la fin. Une fois arrivé au terme du récit je n’ai pas su à quoi m’en tenir, ça m’a donné l’impression d’être un peu bâclé, fini un peu trop vite.

Dans le texte :  » Le lieutenant Brécourt allait rejoindre son désert. A chacun son pays, son église et ses compagnons de fidélité. Le pays de Brécourt, le pays de la Croix du Sud, commençait au delà des cimetières d’El Mihan, à la montagne cernée par un ciel dur, sur lequel, succédant aux étoiles évanouies, le soleil rouge des jours cruels allait bondir. Là cesseraient les bruits des la présence humain, le chant des coqs, le grincement des puits, même le froissement de palmes dans le vent, pour laisser régner le silence des pierres.« 

Le Prince du Nil – Jacques Martin

le prince du nil‘histoire : Alix et son ami égyptien Enak arrivent à Sakkarah, capitale du Pharaon Ramès où celui-ci  les attend. En effet Enak serait un descendant des pharaons et Ramès, qui est sans successeur, est un heureux de trouver quelqu’un de son sang pour assure la continuité de la lignée. Mais Alix se rend compte que c’est un stratagème pour le force à tuer Jules César qui a la volonté de porter la guerre en Égypte.

Ce que j’en pense : Alix, c’est un indémodable de la BD jeunesse. Je les ai lu dans tous les sens au collège à la moindre heure de permanence au CDI. Au moins ça permettait d’illustrer les cours de latin et de grec que je pouvais avoir.

Maintenant, face à cet album publié il y a presque quarante ans, je trouve que ça fait un peu vieillot. Le dessin en ligne claire permet une certaine netteté des dessins mais à part Alix et Enak, j’ai l’impression de me retrouver à Cloneland tant les personnages qui gravitent autour d’eux se ressemblent.

L’histoire en soi ne m’a pas plus emballé que ça, j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de blabla, dans un milieu trop masculinisé (bah oui il n’y a qu’un seul personnage féminin d’importance).

Sûr qu’Alix, comme héros pour la jeunesse peut être adéquat par les principes qu’il respecte, mais en tant qu’adulte il m’a manqué une dose de complexité.

Le Printemps d’Helliconia, Brian Aldiss

le printemps d'helliconiaTitre : Le Printemps d’Helliconia (Helliconia Spring)
Auteur : Brian Aldiss
Edition : Robert Laffont
Année : [1982] 1984
438 pages

L’histoire : Helliconia est une planète glaciaire dans une autre galaxie. Elle est peuplée d’un communauté humaine et d’une population autochtone, les Phagors. Elle gravite autour de deux soleils. Dans sa révolution elle se rapproche du plus gros ce qui entraine des changements climatiques et humains.
Ces changements se font sous l’oeil attentif d’une station orbitale terrestre.

Ce que j’en pense : Le cycle d’Helliconia est présenté comme un classique de la fantasy. Mais suite à la lecture du premier volet j’ai du mal à partager un tel point de vue. D’un côté l’idée est intéressante. Une population primitive qui voit se transformer le milieu dans lequel elle vit, comment va-t-elle se comporter face à tous les changements qui vont intervenir ? Bien sûr il y a les tenants de la ligne traditionnelle pour qui le changement est mauvais et qui préfèrent se vautrer dans la paresse en profitant des bienfaits du réchauffement climatique. Face à eux il y a les partisans de la modernité, qui veulent un développement du savoir pour faire progresser le groupe humain. Les deux parties vont devoir faire face aux velléités guerrières des Phagors. Mais un virus réveillé par par le changement climatique va mettre tout le monde d’accord.

L’originalité se fait aussi par la présence de l’observatoire terrien qui retransmet les images de l’évolution de la population helliconienne à la population terrienne qui assiste aux retransmissions en groupe. En lisant cela j’ai eu l’impression de me retrouver face à un Truman Show à l’échelle planétaire. Comme si Brian Aldiss avait prévu la téléréalité.

Même si l’originalité peut être accrocheuse, je dois avouer que par certains moments l’ennui était bien présent.

D’un autre côté, le style et l’écriture m’ont déplu. J’ai trouvé cela lourd, répétitif, presque ampoulé ( bon là je pousse peut-être le bouchon un peu trop loin). En tout cas l’écriture ne m’a pas plu, il m’a fallu lutter pendant plusieurs jours pour rester accrocher aux pages et ne pas abandonner le roman. Par conséquent, la note est moyenne car si même le fond peut valoir le coup, la forme m’a beaucoup rebuté.

Un autre avis chez le Traqueur Stellaire

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L’Atlantide, Pierre Benoit

l'atlantideTitre : L’Atlantide
Auteur : Pierre Benoit
Édition : Le Livre de poche
Année : [1920] 1966
240 pages

L’histoire : Le capitaine de Saint-Avit soupçonné d’avoir tuer le capitaine Morhange est nommé commandant d’un poste en plein Sahara. Il y retrouve un camarade de promotion, le lieutenant Ferrières.
Saint-Avit va révéler jour après jour les circonstances dans lesquelles Morhange a trouvé la mort.

Ce que j’en pense : Roman publié après la Première guerre mondiale, dans une France qui avait besoin d’oublier, l’Atlantide a eu un grand succès.

Lorsque l’on commence le roman, ça sent la poussière. Poussière du désert, poussière du style. Car Pierre Benoit nous livre un récit oscillant entre réalité et légende, un récit qui est parsemé de références littéraires, théologiques, philosophiques qui vont de l’Antiquité à la fin du XIX° siècle. Ces références donnent un côté suranné au roman et une atmosphère d’érudition.

Il ne faut pas s’attendre à des évènements fracassants dans ce roman. Ce n’est pas le suspense qui fait le roman mais plutôt l’atmosphère, l’ambiance de mystère, d’exotisme, d’érotisme. Car le personnage d’Antinéa, le personnage qui rend l’Atlantide, fait tourner la tête de tous les hommes qui arrivent jusqu’à son royaume, que ce soit par sa beauté fatale ou son intelligence. Descendante de Neptune, Antinéa a décidé de venger les femmes bafouées par les hommes. Elle séduit ceux qui arrivent jusqu’à elle, s’en lasse puis les momifie dans un métal précieux.

C’est une lecture qui m’a fait penser à un certain cinéma où l’on privilégie l’extraordinaire par rapport au réalisme.

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La chair et l’acier, Audrey Françaix

la chair et l'acierTitre : La chair et l’acier ( Le cycle de la chair 1)
Auteur : Audrey Françaix
Édition : Octobre
Année : 2004
257 pages

L’histoire : Mantii vit tranquillement dans son village. Elle est destinée à se marier avec le beau gosse du village. A la veille de son mariage, le village est mis à sac par des barbares. Ils massacrent les hommes et capturent les femmes pour les vendre comme esclaves sexuels. Mantii va réussir à séduire le chef des barbares mais elle sera partagé entre sa volonté de se venger et d’être avec son chef barbare.

Ce que j’en pense : Et si Dorcel avait rencontré Tolkien ?
On en serait peut être arrivé là.

Dès le début j’ai été un peu gêné de trouver une citation de Drieu la Rochelle en tête de roman  « L’extrême civilisation entraine l’extrême barbarie ». Il est difficile de trouver un lien entre la citation et le contenu du roman. De la barbarie il y en a, mais de la civilisation c’est dur à trouver.

Ce qui apparemment fait la caractéristique du cycle c’est les éléments érotiques ajoutés à une fantasy un peu traditionnelle. On a droit au dépucelage de l’héroïne par le barbare qu’elle finira par apprécier, puis de nombreux éléments lubriques lorsque l’on arrive dans la ville des barbares. Un peu de cul dans un roman ça ne me gène pas mais là on dirait qu’il n’y a que ça et que cette présence se fait au détriment du scénario et de l’immersion.

En plus de ça les rapports entre les personnages sont quand même assez manichéens. D’un côté il y a la jeune villageoise, un peu nunuche, qui attendait son mariage avec le beau gosse du village avec impatience. De l’autre il y a le chef barbare violeur et sanguinaire, amateur de belles filles.

C’est un peu dommage que dans la fantasy « made in France », j’ai du mal à trouver un souffle véritablement épique.

La Caste des Méta-Barons, tome 1 : Othon le Trisaïeul

metabarons 1Titre : La caste des Méta-Barons 1 – Othon Le Trisaieul

Scénariste : Alexandro Jodorowsky

Dessinateur : Juan Gimenez

Edition : Les Humanoïdes Associés

Année : 1992

L’histoire : Tonto et Lothar, deux robots au service de l’actuel Méta-baron, attendent le retour de celui-ci. Comme Lothar s’ennuie, Tonto commence à lui raconter l’histoire de la caste des Méta-Barons.

Ce que j’en pense : C’est encore par hasard que je me suis retrouvé face a cette série grâce au rangement anarchique des bandes dessinées a la bibliothèque. Jodorowsky, je l’ai connu par le biais de la série des Technopères.

Ici encore une fois on a droit à une grande fresque futuriste qui met en scène une famille, celle du Méta-baron, déjà présent dans l’Incal.

On a droit à un bref aperçu de la géopolitique du monde des Méta-Barons lorsque, meilleurs guerriers de l’Univers, ils se font décimés lorsque tout l’Univers veut leur ravir une huile permettant de soulever des objets de n’importe quelle taille.

Ensuite cela tourne au drame familial. Othon est le seul survivant avec son fils dont il a brisé les jambes. Alors qu’un cambriolage tourne mal, le fils meurt (je ne dirai pas par qui il est tué) et Othon se retrouve castré.

Par leurs valeurs, par leur histoire, le récit des Méta-barons se place dans le cadre d’une tragédie.