D’autres royaumes, Richard Matheson

d'autres royaumesTitre : D’autres royaumes (Other Kingdoms)

Auteur : Richard Matheson

Éditeur : J’ai lu

Année : [2011] 2013

316 pages

L’histoire : Alex White a été démobilisé pour blessure lors de la Première guerre mondiale. Il s’installe à Gatford, un tranquille village anglais. Les rumeurs racontent que les bois qui entourent le village sont habités par des esprits maléfiques. Malgré les avertissements, Alex va s’aventurer dans les bois. Il va y rencontrer des êtres aux pouvoirs fascinants mais aussi dangereux.

Ce que j’en pense : L’œuvre de Matheson est incontournable mais commence à être ancienne. D’autres royaumes est présenté comme le premier roman inédit de Matheson depuis dix ans mais autant le dire tout de suite il n’aura pas l’aura des grands romans de Matheson.

D’autres royaumes est le récit d’un vieillard au crépuscule de sa vie. Il nous relate ce qu’il s’est passé dans les bois lorsqu’il avait vingt ans. Alors le récit peut être imprécis, il s’en excuse, sa mémoire n’est plus aussi vaillante. Comme il a été écrivain, il n’hésite pas à faire des critiques sur sa propre écriture, sur son propre style. Ça donne alors parfois une tonalité un peu cynique.

Par contre en ce qui concerne le petit peuple qu’Alex va rencontrer, découvrir et aimer, je n’ai pas trouvé cela très original. Oui il rencontre des êtres beaux, chaleureux (tous sauf un) dont il va tomber amoureux. Mais ça n’apporte pas grand chose. Même lorsqu’Alex nous raconte la petite année de vie en leur compagnie je me suis ennuyé. A la rigueur, les moments où Alex est en compagnie de Magda la sorcière sont plus intenses, plus malsains.

D’autres royaumes met en scène des personnages du folklore traditionnel (fées, sorcière et autres créatures surnaturelles) mais qui à mon sens n’apporte pas grand chose. Ce qui vaut peut-être la lecture c’est le procédé du vieillard qui revit les événements de manière rétrospective et qui peut avoir des petites remarques humoristiques.

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L’homme qui rétrécit, Richard Matheson

Titre : L’homme qui rétrécit

Auteur : Richard Matheson

Editeur : Denoël

Année : [1956] 1999

271 pages

Note : 15/20

L’histoire : A la suite d’une exposition accidentelle à un nuage radioactif, un homme voit sa taille réduire. Des scientifiques vont essayer de découvrir quelle est la cause de son rétrécissement. A côté de cela les médias font de lui un phénomène de foire. Il va devoir alors trouver de nouveaux repères et une force mentale pour pouvoir survivre dans un monde qui devient tous les jours de plus en plus hostile.

Ce que j’en pense : Pour moi L’homme qui rétrécit c’était un classique du cinéma fantastique des années 50. Puis un jour j’ai découvert Richard Matheson et son œuvre. Je me suis rendu compte qu’une partie de son œuvre avait été portée au cinéma de nombreuses fois. Ça m’a fait prendre conscience de l’importance de l’œuvre de Richard Matheson.

A chaque fois, dans ses romans, Matheson met en scène un homme qui se retrouve confronté à quelque chose qui le dépasse mais qui le force à remettre en cause sa condition d’homme.

Ici Scott Carey, l’homme qui rétrécit, se retrouve assez vite confronté aux regards des autres face à son handicap croissant. Les personnes qui l’entourent et qui sont censées éprouver de l’affection pour lui semblent indifférentes à son sort. Sa femme après l’avoir considéré comme un petit garçon, en raison de sa taille, s’en désintéresse pour se tourner vers leur fille. Il croit pouvoir trouver du réconfort dans la compagnie d’une naine de fête foraine. Car Scott est un homme qui rétrécit, tout ce qui l’entoure devient démesuré, plus rien n’est à sa taille mais il a encore des besoins d’homme. Cela est surtout vrai en matière de sexualité. Alors qu’il mesure trente centimètres il fantasme sur la baby-sitter. c’est son seul moyen pour essayer d’avoir un comportement normal même si des fois ça frôle la folie.

Son combat avec l’araignée qui devient toujours de plus en plus imposante est le symbole de sa combativité. Plusieurs fois il envisage de se laisser croquer pour en finir plus vite car il ne sait pas jusqu’où va aller sa réduction. Mais elle est un stimulus pour aller de l’avant et pour accepter sa situation.

L’homme qui rétrécit est un roman qui par certaines situations peut paraitre assez violent, voire cruel. Il y a toutefois une touche d’optimisme mais qui n’arrive qu’ à l’extrême fin.

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