La Huitième couleur, Terry Pratchett

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L’histoire : Dans un monde en forme de disque, Deuxfleurs suivi de son bagage magique qui se déplace sur une multitude de petites jambes visite la ville d’Ankh-Morpok. Mais il est tellement innocent que les autorités ont décidé de le protéger pour des raisons diplomatiques. Pourtant il est bien difficile de protéger quelqu’un lorsqu’il est un touriste.

Ce que j’en pense : Quand Terry Pratchett a commencé à écrire ce qui allait devenir Les Annales du Disque-Monde, la fantasy a pris une nouvelle voie : celle de l’humour.

Car Pratchett dans ce premier roman des Annales revisite de manière humoristique la fantasy . Le mage est un incapable qui n’a même pas fini l’école de magie et qui ne connait qu’un seul sort aux effets dévastateurs. Le guerrier est un tas de muscles qui pense peu, pour qui le choix ne se résume qu’à une alternative et à chaque fois il choisit toujours le mauvais truc. Mais le meilleur reste Deuxfleurs, le touriste. Il récupère toutes les tares du touriste moderne, cela fait rire. En y réfléchissant il est facile de se dire que ce bonhomme ça pourrait être n’importe lequel d’entre nous. Donc ça permet de reconsidérer certains comportements que l’on pourrait avoir comme touriste.

Même si Pratchett fait de la fantasy humoristique, il faut s’accrocher dans la lecture. Certaines phrases peuvent être longues et il ne faut pas en rater un bout sinon tu peux repasser pour comprendre le trait humoristique. Je m’y suis repris à deux fois pour le lire (la première fois c’était pour m’occuper pendant les heures d’étude et je n’avais pas pu apprécier ce  que j’avais pu lire).

Je suis content de m’y être replongé mais commencer un cycle et l’apprécier est un peu dangereux, ça donne des envies de lecture.

De bons présages, T. Pratchett/N. Gaiman

de bons présagesTitre : De bons présages (Good Omens)

Auteurs : Terry Pratchett / Neil Gaiman

Edition : J’ai lu

Année : 1995 [1990]

439 pages

L’histoire : Les forces du Bien et du Mal ont décidé de la date de l’Apocalypse. L’Antéchrist doit venir au monde sur Terre et son éducation est confiée à un ange et à un démon. Sauf qu’à la naissance, le bébé a été échangé avec un autre. A quelques jours de la fin du monde, il faut le retrouver pour que tout se passe comme prévu. Si cela pouvait être aussi simple…

Ce que j’en pense : Quand on commence un roman de Terry Pratchett on ne sait jamais où l’on va arriver. Ce qui est sûr c’est qu’il y aura de l’humour.

Alors ça part dans tous les sens. Aziraphale, l’ange et Rampa, le démon, même s’ils font partie de camps opposés, apparaissent comme un vieux couple. Les quatre cavaliers de l’Apocalypse apparaissent comme des motards et font des émules chez les bikers. Le gardien des enfers a été baptisé Toutou et a pris l’apparence d’un petit bâtard canin. A côté des personnages divins, les humains sont aussi bien allumés, notamment un chasseur de sorcières qui se croit encore au XVII° siècle.

Il est peu dommage que les auteurs multiplient les personnages. Ça donne bien sûr plus de matière à faire de l’humour mais l’histoire et son rythme en pâtissent. Ça donne l’impression que l’histoire n’avance pas alors que le récit se déroule sur trois-quatre jours.

Donc même s’il y a des petites imperfections, ça reste un bon divertissement,t plein d’humour et d’absurde.

Dans le texte : « La nuit est douce, mais ça ne signifie pas que les forces des ténèbres ne sont pas à l’oeuvre. Elles sont partout. En permanence. Elles existent dans ce seul but.
Deux d’entre elles rôdaient dans le cimetière en ruine. Deux ombres, l’une bossue, trapue, l’autre mince et menaçante : deux rôdeurs de niveau olympique. Si Bruce Springsteen avait enregistré Born to rôde, tous deux auraient figuré sur la pochette de l’album. Ils rôdaient dans le brouillard depuis déjà une heure, mais ils géraient leurs efforts et auraient été capables au besoin de rôder le reste de la nuit avec des réserves de lugubre menace suffisante pour une dernière pointe de rodage à l’aube. »

Nobliaux et Sorcières, Terry Pratchett

nobliaux et sorcieresTitre : Les Annales du Disque Monde, volume 14 : Nobliaux et Sorcières

Auteur : Terry Pratchett

Edition : L’Atalante

Année :1999

380 pages

Note : 4/5

 L’histoire : Trois sorcières rentrent à Lancre, petit royaume du Disque Monde. Mais elles découvrent que des apprenties sorcières ont ouvert une faille entre deux réalités. Les elfes vont alors profiter de cette faille pour envahir le Disque Monde.

 Ce que j’en pense : Après avoir vu beaucoup de prose sur Pratchett, je m’y suis enfin mis. Je ne savais pas bien où j’allais mais je ne pensais pas que ça serait une telle déconnade. Un peu comme si le monde de Tolkien rencontrait celui des Monty Python.

L’oeuvre de Pratchett est un peu le pendant pour la fantasy de Douglas Adams  pour la science-fiction.

Tout est sujet à railleries et moqueries et le pire c’est que j’ai toujours l’impression que Pratchett fait ça avec sérieux.

Les personnages principaux sont des sorcières à la ramasse. Nounou Ogg, matriarche capricieuse qui ne pense qu’à manger; Mémé Ciredutemps, vieille fille grincheuse, qui Emprunte le corps des animaux; Margrat Goussedail, future reine de Lancre, qui ne ressemble à pas grand chose mais qui se trouve une sorte de vocation de Jeanne d’Arc pour renvoyer les nobliaux chez eux.

A cette fine équipe il faut ajouter Casanabo le nain deuxième amant du monde, un bibliothécaire transformé en orang-outang, une bande de villageois un peu demeurés, un roi lavette aux yeux larmoyants.

Face à eux il y a les nobliaux (les elfes, mais il ne faut pas dire leur nom car cela les fait venir et ce n’est pas bon). Ils sont manipulateurs, ils puent comme des bêtes, font semblant d’être beaux pour mieux manipuler les humains.

Au début cela fonctionne comme des petits sketchs alors c’est un peu dur de rester accroché. Quand l’intrigue est lancée on est clairement scotché.

Dans le texte : « Les abeilles, c’était son seul échec. Il n’existait pas un esprit à Lancre qu’elle ne pouvait Emprunter. Elle arrivait même à voir par les yeux d’un ver de terre. Mais un essaim, un esprit composé de milliers d’éléments mobiles, ça la dépassait. Elle avait essayé maintes fois d’en pénétrer un, d’admirer le paysage par  10 000 paires d’yeux à facettes d’un coup, et tout ce qu’elle y avait gagné, c’était une migraine et une envie de faire l’amour aux fleurs« .

Un autre avis chez Neph