Jungle Girl

jungle girlTitre : Jungle Girl

Scénario : Doug Murray et Franck Cho

Dessin : Adriano Battista

Editeur : Milady

Année : 2009

L’histoire : Janna vit sur une île où les créatures et les hommes préhistoriques existent encore. Un avion s’écrase, ses occupants vont découvrir une jeune fille qui va les guider pour survivre mais qui ne va pas leur donner beaucoup de réponses.

Ce que j’en pense : Et si Rahan, le fils des âges farouches, avait été une fille ? Ça aurait donné Jungle Girl. Il faut reconnaitre que ce comic est fait pour les mecs. Même si elle débrouillarde, sans peur, elle est taillée pour flatter les yeux masculins. Je n’ai pas compté le nombre de cases où on a droit à un gros plans sur sa poitrine ou sur ses fesses. Elle fait sa fashion victim lorsqu’après une baston elle va changer de bikini en cuir ou en fourrure.

L’histoire en soi n’est pas folichonne. On enchaine les situations convenues : rencontre avec des dinosaures, affrontement avec des membres d’une tribu menée par un chef scrofuleux et impotent. Les occupants de l’avion se font dézinguer un par un. Certains personnages se révèlent mais cela est tellement forcé que l’on a du mal à y croire. C’est essayer de donner du ressort à l’histoire avec le peu d’éléments que les scénaristes ont voulu se donner.

Ça se laisse lire mais c’est sans grande surprise.

Le Château des millions d’années, Stéphane Przybylski

le chateau des millions d'anneesTitre : Le Château des millions d’années

Auteur : Stéphane Przybylski

Editeur : Le Béalial’

Année : 2015

356 pages

L’histoire : Juin 1939. Himmler met en place une mission archéologique en Irak dont le but officieux est de saper l’influence britannique auprès des populations locales. Cette expédition est dirigée par le SS Friedrich Saxhauser. Celui-ci va faire une découverte tellement importante qu’elle pourrait changer le cours de la guerre qui s’annonce.

Ce que j’en pense : Publié sous la forme d’un feuilleton numérique à la fin 2014, ce premier volume de la Tétralogie des Origines a beaucoup fait parler de lui.

Alors voilà je m’y suis mis. On suit les aventures d’un officier SS, Friedrich Saxhauser. On pourrait avoir des réticences à suivre un personnage qui fait partie d’un corps ayant une très mauvaise réputation. Mais le récit est construit sur des retours en arrière qui permettent de comprendre l’évolution intellectuelle de Saxhauser qui a côtoyé Hitler dès 1923. Il a une certaines distance avec l’idéologie du parti, il pense et fait comme il veut tout en ayant le soutien inconditionnel du Führer. Mais cette confiance fait des jaloux et le destin de Saxhauser va se retrouver mêlé à des luttes internes de pouvoir.

A l’environnement historique assez présent, il faut ajouter de nombreuses références à des mythes de plusieurs civilisations, mythes qu’Hitler voulait à tout prix étayer par des objets matériels. La réunion et la possession d’objets sacrés devaient permettre à Hitler de gagner la guerre en assurant une supériorité à l’armée allemande. Là on retrouve des éléments que l’on pouvait avoir dans Indiana Jones, avec ces nazis archéologues qui fouillent plus pour le pouvoir que pour la science. Ces pseudo-scientifiques au nez de qui va très certainement péter les découvertes faites.

Et pour couronner le récit qui est déjà très référencé, on peut ajouter la présence d’extra-terrestres, sorte d’entités  supérieures à qui l’humanité devrait de nombreuses connaissances scientifiques. Leur dessein à l’égard de Saxhauser n’est pas très clair. Ils auraient voulu s’en faire un allié mais ils finissent par vouloir l’éliminer, attitude étonnante car ils n’ont jamais réussi à prendre contact avec lui d’une manière efficace.

A part cet aspect, on se retrouve dans un roman au rythme trépidant et qui mobilise de nombreuses références historiques et culturelles pur offrir un roman malin et divertissant.

Après la nuit

apres la nuitTitre : Après la nuit

Scénario : Richard Guérineau et Henri Meunier

Dessin : Richard Guérineau

Editeur : Delcourt

Année : 2008

 

L’histoire : Un cavalier entre en ville avec deux cadavres sur un cheval de bât. Il en réclame la prime et prend une chambre d’hôtel. Les adjoints du shérif impressionnés ne lui confisquent pas ses armes. Le shérif va devoir s’en occuper. Ce qui devait n’être qu’une simple formalité va se transformer en une invitation à un duel au petit matin.

Ce que j’en pense : Un petit passage par le western de temps en temps ça fait du bien. Ce western n’est pas très impressionnant. Il n’y a pas de fusillades, pas de sales gueules et de putes bien gaulées.

On se retrouve plutôt dans un western réaliste. Un récit où l’on retrouve trois personnages. Un shérif qui assure plutôt bien la sécurité dans sa ville, mais qui a bien sûr un secret. L’autre personne au courant du secret est une prostituée défigurée lors d’une fusillade quelques années plus tôt. Elle va se prendre d’amitié pour le jeune qui débarque en ville sous le nom d’une crapule tuée par le shérif. Jeune qui se retrouve embringué dans une histoire à l’issue fatale plus par innocence que par bêtise.

Le récit se base beaucoup sur le non-dit, l’absence d’échanges entre les protagonistes va créer des situations tendues. Par moment les cases se succèdent dans un silence qui ferait penser à Sergio Leone (la musique en moins). Bien sûr l’issue est prévisible lorsqu’est révélée par petites touches l’histoire des personnages. L’histoire n’a pas de moralité, elle est juste la description d’un moment dans une ville de l’Ouest américain.

L’évangile cannibale, Fabien Clavel

l'evangile cannibaleTitre : L’évangile cannibale

Auteur : Fabien Clavel

Editeur : ActuSF

Année : 2014

312 pages

L’histoire : Dans une maison de retraite parisienne, une bande de vieux se retranche dans un étage sous l’instigation d’une ancienne qui aurait eu une illumination. Quarante jours plus tard ils sortent et découvrent une ville déserte, abandonnée. Ils vont se lancer dans un road trip afin de découvrir ce qu’il s’est passé.

Ce que j’en pense : Je ne suis pas un grand habitué de la littérature Z. J’ai quand même lu les deux livres de Max Brooks. Mais les zombies je préfère les voir dans un film.

Avec L’évangile cannibale, je dois reconnaitre que l’angle de vue permet d’avoir n récit tout à fait original. Le narrateur est un vieillard de 90 piges qui a la haine contre tout le monde : son ex-femme, sa fille, le personnel soignant, les autres vieux. Il n’accepte qu’une seule personne : un jeune du personnel qui a l’air un peu demeuré et qui a donc grâce à ses yeux.En plus de haïr tout le monde, il es paranoïaque : tout ce qui arrive n’a qu’un seul but, l’éliminer.

J’aime bien la façon qu’a Fabien Clavel de raconter son histoire de zombies. Plutôt que d’avoir des gros durs qui butent du Z à coups de fusil, on a des vieux impotents, incontinents, qui se trainent en fauteuil électrique. C’est le narrateur qui le dit mais on se retrouve dans une confrontation entre des zombies morts et des zombies vivants. Des zombies morts qui ont absorbé une molécule qui devait leur procurer l’immortalité. L’immortalité ils l’ont mais pas forcément comme ils l’espéraient.

En y regardant de plus près on retrouve pleins de références au cinéma et à la littérature. Ce qui donne plus de volume à un simple roman de zombies. C’est un roman intéressant de la part d’un auteur touche-à-tout, qui réussit peu importe où il va.

Nouvelles du dimanche #3

la malédiction de bishaLeigh Brackett fait partie de ces auteurs de SF qui sont restés dans l’ombre parce qu’elles sont des femmes. Pourtant elle n’a rien a envié aux autres auteurs avec cette nouvelle. Mars est une planète qui sert lieu à un cycle incontournable de son œuvre. Un médecin terrien habite sur Mars, il recueille une fillette que sa tribu veut tuer car elle est porteuse d’une malédiction. On se retrouve avec un Terrien qui fait preuve de pragmatisme face aux superstitions martiennes. On va croire à la possibilité de sauver la fillette jusqu’à la fin. Mais la fin est pessimiste avec cette idée que malgré tout on ne peut pas échapper à son destin.

l'anniversiare du reich de mille ansVoilà une nouvelle d’Andrevon à la tonalité bien sobre par rapport à ce que j’ai déjà pu lire de lui. En 2933, la planète entière se prépare à fêter les mille ans du Reich. C’est fébrilité et enthousiasme dans toutes les couches de la population. Mais un vent se lève et parcourt l’ensemble du globe. Étonnamment cette nouvelle aurait pu être plus développée, comment serait le monde si le III° Reich avait atteint mille ans ? On a quelques éléments de réponses mais ce n’est pas ça qui intéresse Andrevon. Il s’intéresse à la promesse d’Hitler que le Reich durerait mille ans. Il se passe quoi lorsque le Reich atteint sa millième année ? Il suffit de lire la nouvelle pour le savoir.

angle mortJusqu’à présent je n’ai lu de Lauren Beukes que Moxyland. Mais cette nouvelle prouve sans problème son talent. Dans le cadre du cadre d’une occupation terrestre d’une autre planète, les humains ont un comportement violent à l’égard des extraterrestres sans défense. Cette situation n’est pas sans rappeler ce qu’il a pu se passer en Irak ou en Afghanistan avec les troupes américaines. Alors c’est une nouvelle qui fait une piqure de rappel sur certains comportements et qui fait réfléchir lorsqu’elle se conclut sur « On ne peut pas déshumaniser ce qui n’est pas humain ». Ça nous autorise alors à faire ce que l’on veut ? Vous avez quatre heures…

Le Monde des non – A, A.E. Van Vogt

le cycle du ATitre : Le Monde des non- A

Auteur : A.E. Van Vogt

Editeur : J’ai Lu

Année : 1945 [2010]

L’histoire : Gosseyn a décidé de participer à des jeux organisés par la Machine pour améliorer sa situation. Mais il va se rendre compte qu’il n’est pas celui qu’il croit être. Puis il va se retrouver pris dans un projet d’invasion de Vénus et de la Terre par un empire galactique hostile.

Ce que j’en pense : L’intégrale du non – A était dans ma PAL depuis 2010, et jusqu’à présent j’avais hésité à le lire. 2016 arrivée, bonne résolution, je me lance dans la lecture.

Ce fut une lecture très difficile, désagréable. Pour l’instant je me suis arrêté au premier épisode du cycle, tant c’est illisible.

On se retrouve dans une confrontation entre deux modes de pensées basés sur la philosophie aristotélicienne. J’ai trouvé dommage de devoir atteindre la postface écrite par Van Vogt pour à peine comprendre ce que pouvait représenter d’être A ou non-A. On y apprend aussi que le roman a été publié sous la forme d’un feuilleton. J’ai compris pourquoi j’avais des chapitres qui se suivaient à peine, des coupures brutales, une évolution qui partait dans tous les sens, des personnages qui apparaissent, disparaissent, meurent, ressuscitent. C’est un récit qui n’avait pas beaucoup de cohésion, autour d’un principe philosophique incompréhensible.

Est-ce que Van Vogt a eu cette idée du non-A et qu’il s’est laissé submerger par son inspiration ? En tous cas j’ai trouvé le roman illisible tant à cause de la forme que du fond.

Il me reste les deux romans du cycle à lire. Maintenant j’hésite encore plus à les lire par peur de me retrouver devant des romans du même tonneau que le premier.

Le ministère de la peur, Graham Greene

le ministère de la peurTitre : Le ministère de la peur

Auteur : Graham Greene

Editeur : Le livre de poche

Année : 1962

254 pages

L’histoire : Arthur Rowe participe à une kermesse de bienfaisance durant le Blitz. il gagne un gâteau qui ne lui était pas destiné. Les mystérieux destinataires du gâteau vont mettre en place de subtils subterfuges pour récupérer le gâteau et son contenu.

Ce que j’en pense : Avec Le ministère de la peur, je refais un petit tour du côté de la littérature générale. On se retrouve dans un roman dont l’histoire n’aurait pas fait tâche dans un film d’Alfred Hitchcock.

En période de guerre, un homme se retrouve entrainé dans une conspiration dont il va avoir du mal à s’en sortir. On a droit à une séance de spiritisme, des tentatives d’assassinat, un internement en institution psychiatrique.

Le roman peut être divisé en deux grandes parties mais je les ai trouvés plutôt inégales. La première laissait beaucoup de mystère autour du contenu du gâteau. Par contre la deuxième est plus longue à se mettre en route. Il ne se passe pas grand chose et je me suis demandé dans quelle direction allait le roman. La fin avec ce romantisme un peu forcé m’a déçu, comme s’il fallait à tout prix un peu d’optimisme dans un roman plutôt noir.

Bilan de janvier

Voilà quatre mois que je suis à Lyon et c’est à peine si j’ai pu en profiter. Durant ce mois j’ai eu rythme de lecture assez soutenu: six lectures alors que je n’avais pas forcément beaucoup de temps libre : Lum’en, Le monde des A, Le ministère de la peur, L’évangile cannibale, Le Château des millions d’années, Le puits des mémoires tome 1.

A la fin du mois j’ai eu la surprise de recevoir de la part d’ActuSF, Les Oiseaux de lumière de Jean-Marc Ligny. Maintenant il n’y a plus qu’à le lire.

films0116

Je ne suis allé que deux fois au ciné :

The Big Short : le casse du siècle : je suis allé voir ce film dans une semaine où il n’y avait beaucoup de sorties intéressantes. Le film aborde un sujet pas forcément très joyeux : la crise des subprimes. C’est un peu difficile d’y rentre car il y a dès le début du jargon technique mais il y a des effets de narrations qui permettent de faire passer plus facilement la pilule. en introduisant de l’humour. Le film point du doigt la cécité de tous les acteurs du monde financier qui ont préféré fermer les yeux sur des aspects de la réalité

Creed, l’héritage de Balboa : ce film était l’inévitable du mois. On retrouve toujours la même histoire : un jeune qui veut avoir Rocky comme entraineur, il ne gagnera pas le combat mais il gagnera le coeur des spectateurs. Il est marrant de retrouver un Rocky pépère, qui attend la fin, déconnecté des nouveautés du monde. C’est sûr que ça n’apporte rien de neuf au mythe mais j’ai pris plaisir à voir Stallone boucler la boucle avec sûrement un des personnages les plus célèbres au cinéma. Et puis rien que réentendre le thème musical ça donne des frissons.