Au-delà du silence, André Brink

au dela du silenceTitre : Au- delà du silence

Auteur : André Brink

Editeur : Stock

Année : 2003

471 pages

Note : 4/5

L’histoire : Dans l’Allemagne de la fin du XIX° siècle, Hanna décide de partir dans le Sud-Ouest africain, fraîchement colonisé, pour fuir la misère et les mauvais traitements. Mais en arrivant sur le continent africain elle va découvrir une réalité qui est loin de ce qu’elle espérait.

Ce que j’en pense : J’ai connu André Brink il y a longtemps par l’intermédiaire du film A dry and white season. Ayant décidé de lire un roman de Brink dans le cadre d’une lecture commune, je me suis tourné vers un roman que je ne connaissais pas.

Dans un contexte d’accroissement de la lutte contre les violences faites aux femmes, Au-delà du silence a toute sa place.

En Allemagne, encore adolescente, Hanna doit faire face aux abus des employeurs chez qui elle est placée, doit supporter les maltraitances de la part des employés dans lequel elle vit. En Afrique, elle croit concrétiser son rêve. Elle va tomber dans une « société » masculine, composée de soldats et de colons en manque de femmes. Alors on leur en amène par bateaux entiers pour satisfaire leurs besoins. La violence vient à la fois de l’Etat qui organise les charters et des colons qui ne voient ces femmes que comme de la viande.

Ne voulant pas se soumettre à cette violence institutionnalisée, elle va refuser qu’un officier la viole. Celui-ci va la laisser en pâture à des soldats qui vont la violer et la mutiler.

Ne pouvant plus être considérée comme une femme par le regard des autres, elle va avec quelques compagnons d’infortune mener une sorte de guérilla contre les soldats allemands pour retrouver l’officier qui est la cause de son malheur. Elle réussit à retrouver l’officier mais le sort qui lui est réservé est bien trop clément par rapport à ce qu’il a pu lui faire. Comme si, au moment de se rendre justice, Hanna se rendait compte que ce qu’elle pourrait faire ne lui apporterait pas de réconfort et que le système arriverait toujours à s’en sortir.

Dans le texte : « Mais Hanna n’a rien à craindre. Lorsque trois, quatre, cinq soldats font irruption dans sa chambre installée à un guéridon rudimentaire, elle leur lance un simple regard et, quand ils voient son visage, ils s’immobilisent, bouche bée et, l’air grave, battent en retraite, fermant la porte derrière eux. Confirmation éclatante qu’en effet elle n’a plus rien à craindre. Confirmation douloureuse, également, d’un rejet définitif et total. Même ces charognards n’ont pas voulu d’elle. Elle est descendue plus bas que la femme, plus bas que les animaux et les melons sauvages dont ces hommes se servent pour copuler lorsqu’ils n’ont rien d’autre sous la main. »

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