Bilan de février

Le mois de février aura commencé avec une lecture plutôt décevante (Jack Glass) mais après les bonnes lectures se sont enchainées : Malevil, Le Bâtard de Kosigan, Conan. Et puis il y aura eu des lectures en demie-teinte comme Le Voyageur imprudent et la première partie du Rêve oméga.

Côté challenges ça avance. Le challenge 52 semaines a déjà 4 chroniques. Pour l’instant mes lectures retombent bien sur les idées proposées mais je redoute le moment où il faudra vraiment chercher pour avance le challenge.

Le challenge Littérature de l’imaginaire compte 17 chroniques en deux mois de participation, je suis un peu en retard par rapport à l’année dernière.

Les challenges RVLF et Dark Fantasy comptent tous les deux huit chroniques. Le Dark Fantasy challenge va se finir en mai, je ne sais pas si j’attendrai 12 participations mais au moins j’aurais dépassé mon objectif. Pour le RVLF, C’est en bonne voie pour que j’atteigne l’objectif et que je le dépasse.

En ce moment je lis Le Jardin des silences de Mélanie Fazi. Ensuite il y aura Au carrefour des étoiles puis Moxyland de Lauren Beukes.

Mais comme à partir d’aujourd’hui, c’est départ dans la belle-famille puis dans la famille pour finir mardi par un entretien sur Paris, le blog va se relâcher pendant 4-5 jours.

Malevil, Robert Merle

malevilTitre : Malevil

Auteur : Robert Merle

Editeur : Folio

Année : [1972] 1987

635 pages

L’histoire : Emmanuel Comte est propriétaire du château de Malevil dans le sud de la France. Un jour où il reçoit ses amis, un évènement apocalyptique embrase la région. Après l’incendie, Comte et ses compagnons vont découvrir un monde dévasté où il va être difficile de trouver des ressources pour subsister. Comte va devoir mobiliser les compétences de chacun pour pouvoir faire face à la pénurie et aux bandes de pillards.

Ce que j’en pense : Malevil est un roman que j’avais prévu de lire plusieurs fois mais dont j’ai toujours reporté la lecture, peut-être en raison de son épaisseur. Mais je ne comprends plus cette réticence quand à la lecture je redécouvre le talent de conteur de Robert Merle.

C’est sûr que le début est fastidieux car Merle nous raconte de long en large l’histoire de Malevil et d’Emmanuel Comte. Mais ça se décoince lorsqu’arrive l’évènement. A partir de là le récit est fluide, les rebondissements arrivent régulièrement pour accrocher le lecteur.

Robert Merle ne s’intéresse pas vraiment à comment ses personnages vont s’en sortir car ils sont assez vite dotés d’un capital qui leur permet d’envisager l’avenir avec une certaine confiance. Non ce qui l’intéresse le plus ce sont les relations entre ses personnages. Voir comment vont interagir des personnes de conditions différentes, de voir comment vont évoluer les personnes ayant une idéologie contraignante (qui ne serait plus adaptée aux nouvelles circonstances).

Il n’y a qu’une seule chose qui m’a choqué, c’est la représentation de la femme dans le roman. Il y a trois types de femmes : la vieille paysanne patoisante et usée par le travail; l’homasse (c’est Merle qui utilise le mot) certes cultivée mais trop virile; la dévergondée qui couche avec tout ce qui bouge et qui par son manque d’esprit met tout le monde en danger. Celle qui semble à peu près normale, le narrateur regrette de ne pas l’avoir épousée car elle lui aurait fait « bon usage ».

Malevil est un bon roman post-apo d’un auteur pourtant pas versé dans la littérature de l’imaginaire. A part des réflexions sur les rapports entre les sexes qui sont plutôt datées, c’est un roman qui se laisse très facilement lire.

litt ima 3ed52 semaines

Idée 16 : un château

Etoile Rouge

etoile rougeTitre : Etoile Rouge

Scénario : Vincent Brugeas

Dessin : Ronan Toulhoat

Editeur : Akileos

Année : 2010

L’histoire : En mars 1941, Hitler est assassiné en plein discours. Trois ans plus tard, les nazis mettent au point l’arme atomique et l’opération Barbarossa est lancée contre l’URSS. Staline reconnait la France libre comme un allié. Des pilotes français au sein du groupe « Normandie » combattent au côté des soviétiques sur le front de l’Est.

Ce que j’en pense : Etoile Rouge est une sorte de suite de Block 109. On suit un groupe de pilotes français au service de Staline. C’est surtout une histoire sur l’amitié entre les pilotes, seule chose qui leur permet d’affronter de manière un peu plus « sereine » les combats.

L’illustration de couverture est superbe et m’a laissé penser que l’intérieur serait du même tonneau. Même si le crayonné est nerveux et les couleurs lumineuses, j’ai eu une sensation de survol : les personnages sont à peine esquissés et ne font que passer. C’est dommage d’avoir pensé un album en hommage à ces pilotes et de ne pas leur avoir donné plus de profondeur.

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Jack Glass, Adam Roberts

jack glassTitre : Jack Glass

Auteur : Adam Roberts

Editeur : Panini Books

Année : [2012 ] 2014

493 pages

L’histoire : Jack Glass est un grand esprit criminel, manipulateur et meurtrier. L’humanité a conquis de nombreuses planètes et vit sous la direction d’une oligarchie. Au cours des trois récits composant le roman, Jack glass va apparaitre comme une épine dans le pied de l’oligarchie.

Ce que j’en pense : Alors ce roman là, je me suis tourné vers lui parce que j’en avais lu une critique positive dans le Bifrost 76.

Le roman est divisé en trois histoires qui sont présentées comme des énigmes à résoudre mais dont on connait déjà le tueur, qui est Jack Glass. Un peu comme dans Colombo. Mais comme dans Colombo, il faut apprécier le procédé, ce qui n’est pas mon cas.

Autant la première histoire, qui se déroule dans un astéroide-prison m’avait bien accrochée, autant les deux autres m’ont déçu. J’ai eu le sentiment que le récit s’arrêtait. La première histoire est le récit d’une évasion, les deux autres je me demande encore quel est leur intérêt pour l’ensemble du récit. Le fait de diviser le récit en trois énigmes peut donner une certaine originalité mais cela ne permet pas d’avoir un fil rouge évident. J’ai suivi le récit sans vraiment savoir où j’allais et sans comprendre où l’auteur veut arriver.

Donc près de 500 pages de lecture pas très agréable et j’ai aussi le sentiment d’avoir perdu mon temps.

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Idée 143 : une fusée

Nouvelles du dimanche #1

le dit de la pleine luneVoici ma première incursion dans l’oeuvre de Mélanie Fazi avant d’entamer le Bifrost qui lui est consacré. On découvre une cartomancienne sans grand talent mais dont le jeu de tarot a la possibilité d’ouvrir vers d’autres dimensions dont certains artistes profitent pour créer leurs oeuvres. Après cette lecture j’ai un sentiment partagé. Les descriptions sont très imagées, très picturales. On n’a pas besoin de faire beaucoup d’effort pour imaginer l’image. Par contre l’histoire n’est pas si accrocheuse que ça, je n’ai pas trouvé d’intérêt à ce que faisait le narrateur avec cette femme mi-médium mi-raconteuse de bonne aventure. Après l’ambiance lovecraftienne m’a plutôt plus. Même si je n’ai pas été complètement convaincu par cette lecture, je vais quand même continuer à explorer son oeuvre.

impress genetic inc

Impress Genetic Inc. est une nouvelle qu’ActuSf propose gratuitement, autant en profiter. Elodie Boivin a reçu pour cette nouvelle le Prix Barjavel 2013. Grâce aux nanites, il est possible de changer n’importe quelle partie du corps que ce soit à cause d’une maladie ou juste par coquetterie. Mais ce progrès n’est pas au goût de Léonard dont la vie a changer dramatiquement changer depuis cette évolution. Voilà une nouvelle de SF pure et dure : Elodie Boivin nous offre une description d’un futur où l’impression génétique et les nanotechnologies permettent de faire tout et n’importe quoi avec le corps humain. Le personnage de Léonard peut être un peu agaçant mais il réussit à la fin de la nouvelle une pirouette amusante et inquiétante.

je ne suis pas une legendeTroisième nouvelle pour aujourd’hui : Je ne suis pas une légende de Catherine Dufour. Le titre fait clairement référence au roman culte de Richard Matheson. Malo travaille dans une entreprise mais il se retrouve mis au placard puis licencié. Coupé du monde il vivote sans se rendre compte qu’une épidémie de vampirisme sévit autour de lui. Catherine Dufour prend le contre-pied de Matheson. Malo essaie de survivre parmi les vampire sans se faire repérer mais comme il n’est pas une légende, il est plutôt lâche. Il ne cherche pas à savoir s’il existe d’autres survivants, à éradiquer les prédateurs. Il finit par rentrer dans le rang en devenant un suceur de sang.

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Nova, tome 2 : Le messager des dieux

nova2Titre : Nova, tome 2 : Le messager des dieux

Scénario : Julien Blondel

Dessin : Jaouen

Année : 2008

L’histoire : La princesse Kina, fille du Prêtre s’est enfuie en compagnie des rebelles. Ils se sont réfugiés sur un territoire interdit par les prêtres. Pendant ce temps les Dieux s’apprêtent à débarquer sur la planète.

Ce que j’en pense : Après un un tome d’introduction et qui laissait l’action en suspens, je m’attendais à ce que l’action décolle vraiment, que l’on obtienne des réponses . Malheureusement ça n’a pas était le cas. J’ai trouvé l’ensemble plutôt bavard. Quand il y avait de l’action c’était très classique et sans surprise.

C’est dommage que l’histoire avance si peu et que l’album se conclu presque de la même façon que le premier. De toute façon je pense que l’on ne connaitra jamais la suite car depuis 2008 aucune suite n’a été faite à cette série.

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52 semaines

Idée 69 : un personnage blessé

Prisonniers du temps (2003)

prisonniers du temps filmL’histoire : Un archéologue qui travaille dans le Sud de la France se voit convoqué par son riche financeur. Son équipe continue les recherches et découvre des éléments prouvant que leur chef a vécu au XIV° siècle sur le site qu’ils sont en train de fouiller. Inquiets ils se tournent vers leur mécène qui leur apprend qu’il a envoyé leur chef en 1357 et qu’il a besoin d’eux pour le ramener au XX° siècle.

Ce que j’en pense : Un film inspiré d’un roman de Michael Crichton (Jurassic Park) et réalisé par Richard Donner (L’arme fatale), pourquoi pas ? Mais là malheureusement ce n’est plutôt pas bien passé.

Tout d’abord en raison des personnages. On est bien loin de l’archéologue baroudeur à la Indiana Jones. Pourtant avec Gerard Butler et Paul Walker au casting on aurait pu avoir quelque chose de plus percutant. Au contraire on a un groupe d’archéologues qui débarque en 1357 et qui découvre que le Moyen-Age ce n’est pas le monde des bisounours. Et ils ont aussi l’air très compétents, à l’image de celui qui dit s’appeler François à un Anglais en plein guerre de Cent ans. Autant vous le dire ce brave François gagne vite son billet pour la morgue. Bien sûr dans le rôle du chevalier français on nous place Lambert Wilson avec une coupe qui n’aurait pas dépareillée dans Highlander. Il fallait bien trouver un Français qui se débrouillait en anglais

Ensuite en raison de la reconstitution historique plutôt cheap. Des films historiques de la même époque avait une autre classe : Gladiator, Alexandre ou Kingdom of Heaven.

Pour finir l’ensemble est assez plat. Tout le long du film c’est toujours la même séquence qui se répète : on est poursuivi, on se fait attraper, on s’évade, on répète trois – quatre fois ce schéma jusqu’à ce qu’on réussisse à rentrer chez soi. Avec tout ça on ne s’intéresse même pas au voyage temporel qui est le thème du film, au contraire j’ai même été bien content que tout cela se finisse.

ChallengeRVLF-Retourverslefutur

Une porte sur l’été, Robert Heinlein

une porte sur l'étéTitre : Une porte sur l’été

Auteur : Robert Heinlein

Editeur : J’ai Lu

Année : [1957] 1987

240 pages

L’histoire : 1970. Daniel Davis s’aperçoit que sa fiancée et son meilleur ami ont comploté pour l’évincer de son usine de fabrication de robots. Déçu il comprend qu’il na plus rien à faire à cette époque et il décide de procéder à une hibernation artificielle pour attendre l’an 200. En 200 il va découvrir qu’un Daniel Davis a déposé des brevets permettant à des procédés usuels de fonctionner. Interloqué il va chercher un moyen pour revenir dans le passé pour découvrir qui est ce Daniel Davis.

Ce que j’en pense : Robert Heinlein est un auteur de SF avec qui j’ai parfois du mal à être en accord. Autant En terre étrangère visait les défauts humains avec une grande acuité, autant « Starship Troopers » avec sa SF militariste et conservatrice m’a dégoûté.

Ici avec Une porte sur l’été, je suis entre les deux. C’est sûr que le roman remplit son rôle n matière de distraction avec le voyage dans le temps. On a droit à deux voyages par deux moyens : par le sommeil et par la machine.

Mais le personnage de Davis devient assez rapidement agaçant. C’est « le » Génie, personne ne peut le comprendre. Il tombe des nues quand il comprend qu’on l’a arnaqué. Il est même paradoxal. Lorsqu’il découvre l’an 2000, c’est une époque qui ne fait pas trop envie : surpopulation, pollution, capitalisme exacerbé. Mais Davis préfère 2000 à 1970 juste parce que c’est l’an 2000. Voilà un raisonnement qui m’a surpris.

A cela il faut ajouter une vision de la femme plutôt machiste. La femme ne peut être qu’une secrétaire et si elle fait preuve d’un peu d’ambition, ça devient une intrigante, surtout si elle essaie de jouer de se charmes.

« Belle était grasse, stridente, minaudière. Il était visible qu’elle considérait son corps comme son atout principal. Son négligé à fermetures Eclair électrostatiques, qui la découvrait infiniment trop, soulignait cruellement son aspect de femelle suralimentée et sédentaire. » Heinlein a quand même une façon bien particulière de rappeler que le capital beauté n’est pas éternel.

Donc Une porte sur l’été est un roman sur le voyage dans le temps intéressant quand il s’agit de ce thème. Mais quand il y a des réflexions sexistes (qui apparaissent comme déplacées aujourd’hui) et plus conservatrices, j’ai nettement moins adhéré.

ChallengeRVLF-Retourverslefutur

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Un éclat de givre, Estelle Faye

un eclat de givreTitre : Un éclat de givre

Auteur : Estelle Faye

Editeur : Les Moutons Electriques

Année : 2014

245 pages

L’histoire : Après un événement apocalyptique, la Terre est devenue stérile. L’humanité survivante s’est réfugiée dans quelques capitales dont Paris.

A Paris, ville surpeuplée dont les conditions de vie de la population sont proches de celle du Moyen-Âge, vit Chet, un jeune homme qui chante du jazz déguisé en femme. Un jour il se voit proposer une mission plutôt bien payée mais il ne sait pas jusqu’où celle-ci va l’entrainer.

Ce que j’en pense : J’ai choisi ce roman à la bibliothèque en reconnaissant le format particulier des Moutons électriques. Plusieurs fois j’avais pu entendre du bien de leurs choix éditoriaux.

Estelle Faye nous plonge dans un Paris surpeuplé divisé en secteurs gérés par des communautés. Chaque communauté a sa particularité et Chet, personnage caméléon, va se balader (avec plus ou moins de réussite) dans ces communautés.

L’auteure ne s’intéresse pas plus que ça à la géopolitique conséquence du cataclysme. On apprend tardivement ce qui est arrivé à la Terre.

Son attention est portée sur Chet, jeune gars qui craque sur les garçons comme sur les filles, qui a les connexions nécessaires dans chaque communauté pour pouvoir réaliser sa mission. Le lecteur va le suivre dans Paris et ainsi découvrir cette ville transformée. La mission va aussi permettre à Chet de redécouvrir la ville et d’apprendre qui sont ses vrais amis.

En soi l’histoire que nous raconte Estelle Faye n’est pas si originale que ça. Ce qui marque c’est la description de ce monde post-apocalyptique et de ses survivants. Malgré la gravité de la situation j’ai eu la sensation que l’ambiance était indolente, comme si tout cela n’était pas si grave.

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Idée 75 : Un dôme

Nova, tome 1 : Le châtiment de l’aurore

nova1Titre : Nova, tome 1 : Le châtiment de l’aurore

Scénario : Julien Blondel

Dessin : Jaouen

Editeur : Soleil

Année : 2007

L’histoire : Sur une planète les habitants d’une cité sont tenus dans l’ignorance par une caste de prêtres aux ordres de dieux extraterrestres et assistés de robots-soldats. Pour faire respecter la loi des dieux, le grand-prêtre n’hésite pas à faire crucifier son fils qui a désobéi aux ordres. N’acceptant pas la décision de son père, la future reine fuit le palais où elle vit et rejoint la rébellion.

Ce que j’en pense : La thématique de la domination des machines sur les humains est assez classique. Ce qui m’a le plus attiré est l’adaptation du mythe d’Antigone que l’on retrouve dans un cadre de Grèce antique avec des machines. Malheureusement je pensais qu’en utilisant un thème aussi fort il y aurait plus de tension dramatique, que la fille du prêtre aurait plus d’épaisseur.

Le dessin des personnages manquent parfois de réalisme, certaines proportions ne sont plus trop respectées lors de scène de combats. Mais le tout reste assez dynamique.

Ce premier album se finit avec l’arrivée d’étranges visiteurs qui va entrainer le récit vers un versant plutôt inattendu.

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