Roses à crédit, Elsa Triolet

ôAion¡A;½"&˜¿6mo4`Ï?R¼£öäèTitre : Roses à crédit

Auteur : Elsa Triolet

Editeur Folio

Année : [1959] 1980

313 pages

L’histoire : Martine est une jolie jeune fille qui vit dans un taudis misérable à soixante kilomètres de Paris. Elle est amoureuse de Daniel, un horticulteur qui ambitionne de créer une rose, et elle veut vivre une vie où elle aura tout ce qu’elle veut, quitte à ce ce soit à crédit.

Ce que j’en pense : De temps en temps cela fait du bien de lire autre chose que de la littérature de l’imaginaire et de se tourner vers de la littérature française. Remarque avec Elsa Triolet je ne prenais pas de risque car c’est un talent bien assis.

L’histoire de Martine est celle d’une fille qui cherche à tout prix remplir le vide de sa vie. Issue d’une famille miséreuse et manquant de tout, elle a la chance d’être adoptée par la coiffeuse du village qui va la lancer dans la vie. Martine est un personnage, qui au début, ne peut être que plaint. La description de sa famille et de leur « maison » frôle l’horreur même si cela a existé et existe encore. On ne peut que souhaiter qu’elle s’en sorte, qu’elle ne soit pas une victime du déterminisme social.

Elle va réussir à se trouver une situation professionnelle et un mari bien plus qu’amoureux. Mais le bonheur va être vite gâché avec les achats à crédit faits par Martine. Il lui faut des meubles, des vêtements, une voiture et cela à tout prix car cela lui permettra de se détacher d’une manière encore plus définitive de son milieu social d’origine. Avec les achats inconsidérés, Elsa Triolet en profite pour glisser une critique de la société de consommation des années soixante. Critique qui ne paraitrait pas si déplacée dans notre société actuelle.

Les achats à crédit ne sont pas sans conséquences sur la vie de Martine. Ils entrainent une fuite en avant. Il faut de nouveaux biens mais il faut de l’argent pour rembourser ceux déjà achetés. Alors on finit par détester cette Martine qui n’a pas su prendre en compte les avertissements de ceux qui l’aiment. et la fin, bien qu’on l’ait détestée, est glaçante, très dure.

Dans le texte : « Elle aurait pourtant depuis longtemps dû s’apercevoir que se rapports avec Daniel avaient un arrière-goût, elle aurait dû sentir l’odeur du gaz qui remplissait le petit appartement, la fuite qui un beau jour fait explosion… Le papier trouvé était l’étincelle qui la provoqua. « Honte sur nous! » hurlait Daniel, mais lorsqu’il se mit à parler à voix basse, il parut à Martine encore plus effrayant.

-Tu veux nous faire rendre l’âme pour des commodités, pour le confort ? Tu veux qu’on devienne les esclaves des choses, de la camelote? »